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À qui la faute, les refoulements?

La rivière Kamouraska à Saint-Pascal, au lendemain des refoulements d’eaux du 18 août 2023.

En 2007, et à nouveau le 18 août 2023, des refoulements des eaux sont survenus dans certains secteurs de Saint-Pascal, à la suite de pluies diluviennes. Les citoyens éprouvés dernièrement s’attendent et espèrent que cette situation ne se reproduise plus, et qu’elle soit corrigée définitivement. L’empathie que j’éprouve pour tous les gens touchés motive cette missive. 

Vous n’êtes pas sans savoir que cette situation est la cause de dommages collatéraux : anxiété et angoisse touchant des personnes âgées dont la santé est précaire; éventuelle vente à rabais de propriétés; autres situations personnelles que je m’abstiens de citer par respect et délicatesse. Toutefois, je me permets de mentionner que je connais des gens qui ont pleuré sur les marches de leur sous-sol devant l’ampleur de la tâche qui les attendait. 

Les refoulements des eaux de 2007 se sont avérés un avertissement sérieux concernant l’état des infrastructures et la gestion de ces dernières. Des lacunes évidentes et connues auraient dû faire l’objet d’une action spontanée, car on installait déjà des pompes sur la rue Taché et sur l’avenue Sergerie.

Les refoulements qui se sont produits le 18 août 2023 démontrent manifestement qu’aucune solution n’a été apportée. Les justifications données par la Ville de Saint-Pascal sont une copie conforme de ce qui a été entendu et expliqué en 2007; des tergiversations nébuleuses sans orientation ni convictions précises, donnant l’impression qu’on souhaite noyer le poisson, et non pas parce qu’on manquait d’eau! 

Les changements climatiques ont le dos large. Il y a plus de 50 ans, je m’intéressais déjà à ce phénomène; on parlait alors des pluies acides, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et de la dégradation de la couche d’ozone. Toutes ces observations étaient le prélude de ce que nous vivons actuellement. 

Partant de ce constat, beaucoup de questions se posent. Le siège des décisions de la Ville de Saint-Pascal était au courant de la situation, et aurait dû établir des priorités et des échéances qui respectent la capacité d’agir physiquement et monétairement. 

Le calendrier des opérations prévues dans la gestion des eaux peut être modifié pour des raisons urgentes, mais aussi selon le « gros bon sens ». Autrement dit, lorsque le toit de la maison coule, ce n’est pas le temps de changer les tapis et de semer les légumes dans le jardin. Les changements qui doivent être apportés aux activités prévues demandent de la souplesse et une adaptation constante. La compétence des instances décisionnelles doit primer. 

Ici, je souhaite mettre en lumière le principe de Peter. Dans toute organisation, les individus qui la composent veulent souvent et légitimement accéder à un poste supérieur. Cela signifie que la personne promue a prouvé qu’elle était efficace, et son travail reconnu. Très bien. Si elle accède de nouveau à un poste supérieur, c’est aussi parce ce que sa compétence est évidente. Mais ce n’est pas éternel, hélas, car à un échelon donné, l’individu atteint son niveau d’incompétence. C’est l’échec. C’est très insidieux, car on ne peut pas le prévoir formellement; on le constate seulement lorsque ça survient. 

Je ne peux affirmer que la Ville de Saint-Pascal soit touchée par ce principe, mais l’absence de solutions et de correctifs aux évènements de 2007 et de 2023 me laisse perplexe quant à la volonté d’agir. Est-ce l’absence de décisions, ou le résultat de mauvaises décisions? Je laisse la Ville répondre à cette question. 

Je termine avec l’espoir et la confiance que mes propos sauront éveiller la Ville de Saint-Pascal à des solutions tangibles. J’espère également que mes propos permettront aux citoyens de retrouver un jour — pas dans 16 ans! — leur quiétude légitime. Quand je quitterai l’avenue Sergerie, « ma rue », avec la certitude que tout est en ordre, je serai heureux d’y avoir vécu. 

Guy Pelletier, Saint-Pascal