Le ministre Gaétan Barrette, et la ministre Lucie Charlebois, soulignent l’adoption aujourd’hui du projet de loi no 10 visant à modifier l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales. Ainsi, le nombre d’établissements du réseau, avec un conseil d’administration unique, passera de 182 à 34.
« C’est une nouvelle ère qui commence pour le réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Nous venons de poser les premiers jalons d’une importante réorganisation non seulement par son ampleur, mais aussi par les avantages qui en découleront. L’étape franchie aujourd’hui ouvre enfin la porte à un profond changement de culture qui nous permettra de passer d’un réseau d’établissements à un véritable réseau intégré, entièrement axé sur les services aux patients », a déclaré le ministre Barrette.
Cette réorganisation du réseau simplifiera le parcours de soins pour les patients et facilitera le travail du personnel soignant. Elle aura également pour effet d’accroître l’efficience des établissements de santé et de services sociaux par une réduction des structures et de la bureaucratie ainsi que de favoriser une saine et rigoureuse gestion administrative.
« L’adoption de ce projet de loi apportera des changements positifs puisqu’il intègre parfaitement les missions de réadaptation, de protection de la jeunesse et de santé publique. Ces modifications entraîneront aussi un meilleur continuum de services au bénéfice des patients et des usagers. Les dispositions nécessaires ont été prises en vue de protéger les ressources consacrées aux clientèles vulnérables », a pour sa part fait savoir madame Charlebois.
Triste jour pour les patients du Québec
La députée de Taillon et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, Diane Lamarre, dénonce l’adoption sous bâillon du projet de loi 10.
« Le bulldozer a sévi. Nous avons été témoins d’une entorse importante au processus démocratique, menée par le gouvernement dans le but de réaliser le rêve du ministre Gaétan Barrette : centraliser le système de santé autour de lui. L’accessibilité aux soins pour les patients du Québec a fait partie de nos représentations. Nous avons plaidé pour le maintien du lien avec les instances locales, la garantie de l’équilibre entre les champs de compétence « santé » et « services sociaux », notamment pour chaque duo « pdg et pdg adjoint », ainsi que pour la préservation de l’autonomie du milieu communautaire. Toutefois, le ministre est resté sourd à nos préoccupations, tout comme il l’a été depuis le dépôt de ce projet de loi », a déclaré Diane Lamarre.
La députée a souligné une nouvelle fois que la réforme Barrette ne donnera pas les économies escomptées; au contraire, elle plongera le réseau de la santé dans une transition floue et coûteuse. « Le ministre Barrette a détruit les agences de santé, ironiquement mises en place par Philippe Couillard, pour les remplacer par des CISSS, et son projet de loi final ne répond nullement aux nombreuses interrogations que nous avions quant à la transition. De plus, dans cette réforme, les priorités du réseau de la santé ne sont pas abordées. Miser sur l’accessibilité aux soins de première ligne, la reconnaissance du milieu communautaire, l’importance de la prévention, tout cela aurait amélioré de façon concrète la vie des Québécois. Or, ce ne sont visiblement pas des priorités pour le ministre », a-t-elle ajouté.
Mauvais remède
Les députés de Québec solidaire se sont battus jusqu’à la fin pour tenter d’améliorer le projet de loi 10 qui désorganise le système de la santé. Malgré un rejet massif par la quasi-totalité des intervenants du milieu de la santé, le gouvernement a forcé l’Assemblée nationale à adopter sa réforme bâclée.
« Ce n’est pas une bonne journée pour le Québec ni au plan de la démocratie ni au plan de la loi qui a été adoptée. Nous avons fait consciencieusement notre travail parlementaire jusqu’à la fin et malgré l’adoption de quatre de nos amendements, nous avons voté contre ce projet de loi bâclé. C’est le mieux que l’on pouvait faire dans les circonstances. Si l’étude du projet de loi s’était poursuivie, nous aurions eu plusieurs autres propositions pour améliorer ce projet de loi qui, dans sa version finale, aura des conséquences néfastes pour les Québécois et les travailleurs de la santé. Le gouvernement libéral vivra avec la honte d’avoir muselé les parlementaires », a déclaré, la députée de Gouin, Françoise David.
« Commencer la session d’hiver par un bâillon est un bien mauvais signe. M. Couillard démontre qu’il n’a pas beaucoup de respect pour la démocratie. En tant que députée, j’ai travaillé honnêtement en commission parlementaire pour représenter les citoyens du Québec, jusqu’à ce que le premier ministre nous musèle. Si cette réforme du réseau de la santé tourne mal, MM. Couillard et Barrette seront les seuls à blâmer.
Québec solidaire souhaite que le ministre Barrette et le Premier ministre conduisent différemment le projet de loi 20 qui veut imposer des quotas aux médecins de famille, la prochaine cible du gouvernement.