SAIN-PASCAL – M. Alphonse Chamberland, de Saint-Pascal, a eu cent ans le 9 juin dernier. L’homme habite depuis une vingtaine d’années chez son fils, Lucien, et la conjointe de celui-ci, Solange Lévesque.
Assis bien droit dans sa berceuse, le regard vif, le centenaire laisse à son fils le soin de résumer les grands moments de sa vie. Même si sa mémoire est encore bien alerte, un problème de surdité limite sa participation à l’entrevue. Ce qui ne l’empêche pas, au besoin, de préciser une date ou l’âge exact d’un parent.
Alphonse Chamberland est né à Saint-Bruno, dans le rang de la Croix. Il habite sur la ferme paternelle jusqu’à son mariage, à l’âge de 20 ans, avec Joséphine Barbeau. Le couple a élevé deux enfants : Anne-Marie (mariée à Hervé Bernier) et Lucien. Un 3e est décédé à six mois.
Issu d’une famille de dix enfants – sept garçons et trois filles –, M. Chamberland est le doyen des survivants. Ses frères, Léon et Louis ont respectivement 95 ans et 83 ans. Outre ses enfants, il compte dix petits-enfants et quelques arrière-petits-enfants.
La famille d’Alphonse Chamberland a d’abord habité à Saint-Bruno et ensuite à Saint-Pascal. Entre-temps, Lucien déménage à Québec. Il revient s’établir à Saint-Pascal le jour où ses parents, âgés, décident de vendre leur maison. Il les prend avec lui et sa conjointe. Mme Barbeau est décédée en 1995.
Bûcheron
Histoire de donner raison au dicton qui dit que l’ouvrage ne tue pas, M. Chamberland a travaillé une grande partie de sa vie comme bûcheron, d’abord pour le moulin à scie des Plourde au Lac-de-L’Est, puis, plus tard, dans les chantiers de l’Abitibi. Il a aussi travaillé à l’entretien du chemin de fer et une vingtaine d’années pour la voirie.
À l’époque où M. Chamberland était bûcheron, le travail se faisait à la hache, au sciotte et au godendard. La scie à chaîne est arrivée beaucoup plus tard. Alphonse Chamberland a aussi travaillé à la construction de camps en bois ronds pour différentes compagnies forestières.« Mon père était un excellent limeur de scies », ajoute Lucien.
M. Alphonse Chamberland entouré de son fils, Lucien, et de sa conjointe, Solange
Photo: Maurice Gagnon
Un homme facile
Mme Lévesque dit que M. Chamberland est bien facile à garder et qu’il a un très bon caractère. « Il fait son lit tous les matins et se déplace avec sa marchette », ajoute-t-elle. Solange Lévesque raconte qu’il aime bien faire des mots cachés et jouer aux cartes pour se divertir.
Le samedi 12 juin, une fête familiale a eu lieu en son honneur à la Salle Robert-Côté. Au moment de mettre sous presse, plus de 170 personnes étaient attendues. M. Chamberland ne le savait pas encore…
La conversation pourrait se prolonger. On ne résume pas cent ans de vie en quelques minutes, mais il faut bien s’arrêter. L’incontournable question à laquelle aucun centenaire ne peut échapper et que tout lecteur attend avec impatience arrive. Quel est le secret de votre longévité? Encore une fois, il ne semble pas y avoir de recette magique, ni de remède miracle. Quoique…
Pendant plusieurs années, Alphonse Chamberland calait sa petite gorgée d’alcool chaque matin et chaque soir.