André Thérrien de Saint-Denis a reçu la médaille de Bravoure

SAINT-DENIS – M. André Thérrien, 82 ans, natif de Bedford, demeure à Saint-Denis depuis trois ans, avec son épouse originaire de Montmagny, Mme Marie-Paule Morin. Bien qu’il s’emploie aujourd’hui à une marche quotidienne avec son chien en bordure du fleuve, l’octogénaire a été sous le feu des lignes de front lors du Conflit de Corée. Ses exploits ont permis au lieutenant-colonel Thérrien d’obtenir la médaille de Bravoure (Croix militaire) en 1951.

C’est à l’approche de la semaine des Vétérans (3 au 8 novembre) et du Jour du Souvenir, le 11 novembre, que M. Thérrien s’est présenté au journal Le Placoteux pour raconter son histoire. Voici la citation du Gouverneur général du Canada, M. Vincent Massé, lors de la cérémonie de la remise de la Croix militaire en 1952.

« Durant les six derniers mois, le lt Thérrien a servi en qualité de chef de peloton d’infanterie et d’officier des pionniers avec le 2e bataillon du Royal 22e Régiment. (…) En juin et juillet, en patrouillant la région de Chorwon et de l’autre côté de la rivière Imjin, le lt Thérrien exécuta avec son peloton des raids très audacieux en territoire ennemi. Il fut souvent sous le feu et au moins en trois occasions durant des combats rapprochés, il démontra une telle détermination et un tel courage qu’il inspira ses hommes à réaliser des exploits remarquables. Le 12 septembre 1951, le Lt Thérrien commandait le peloton avant gauche au cours d’un raid contre la côte 222. En dépit d’un violent feu de mortier et d’armes légères qui infligea plusieurs pertes à son peloton, il mena ses hommes jusqu’à l’objectif. Exhortant ses hommes à le suivre, il monta à l’assaut en faisant feu de sa carabine et fut le premier à atteindre la position qui était défendue par un ennemi supérieur en nombre. Devant cette attaque acharnée, l’ennemi se retira en désordre, abandonnant 16 morts. Le lt Thérrien vint alors à l’aide du peloton de droite qui se trouvait immobilisé par le feu de l’ennemi. En dirigeant habilement le feu de ses armes légères, il réduisit au silence deux nids de mitrailleuses. Puis en contrôlant le feu de l’artillerie, il permit au peloton de droite d’avancer et plus tard, de décrocher. Afin d’observer l’effet du feu, le lt Thérrien exposa sa vie durant toute l’attaque, de même que pendant le repli de son peloton. (…). À titre d’officier des pionniers, il montra autant de détermination et de courage. En novembre 1951, il dirigea la pose des mines sous l’observation et le feu de l’ennemi afin de protéger les approches des positions de son bataillon. Le lt Thérrien exécuta toutes les tâches qui lui furent confiées avec courage, détermination et compétence ».


M. André Thérrien, 82 ans

Une carrière de plus de trente ans

André Thérrien s’est enrôlé dans la milice des Forces armées canadiennes en 1947, comme officier du Régiment de Maisonneuve. En 1950, il rejoint 5 000 hommes dans la Brigade spéciale d’infanterie pour aller se battre en Corée.

Pendant plus de trente ans, M. Thérrien a servi les Forces armées. Il a été, entre autres, officier de liaison sénior à la 3e Brigade de Valcartier (1955-1960), officier de liaison pour l’ONU au Congo-Belge (1960), responsable de l’élément parachutiste pour la défense du Grand Nord (1961 à 1964), commandant de l’unité expérimentale d’engins téléguidés antichars (1964-1966), attaché international au siège de l’OTAN à Bruxelles au service des conférences internationales (1969-1973) et attaché militaire à l’ambassade du Canada à Bruxelles (1973-1976).

En 1979, il est nommé Chef des opérations de la base de Valcartier avant de prendre sa retraite des Forces armées en 1981. De 1984 à 1987, il est commissaire au ministère des Anciens combattants au siège social de Charlottetown, Île-du-Price-Édouard.

Maintenant loin des feux de l’ennemi, M. Thérrien pratique le golf, le curling, la marche et le ski de fond dans sa nouvelle région d’adoption. Il a abandonné le ski alpin il y a deux ans.