SAINT-PASCAL – Le projet de transformer en sens unique une portion de la rue Taché à Saint-Pascal n’aura finalement pas été retenu. En 24 heures, le 8 juillet, la Ville a présenté le projet aux gens d’affaires et à la population. Dans les deux cas, le conseil municipal a constaté une forte opposition envers cette option.
La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, si bien que plus de 300 citoyens ont assisté à la rencontre d’information qui s’est tenue au Centre communautaire Robert-Côté le mardi soir 8 juillet.
Une mobilisation qui a suscité l’admiration du maire Rénald Bernier : « Je suis vraiment fier de la capacité de la population de Saint-Pascal à s’exprimer et à s’impliquer dans le développement de leur communauté », a-t-il répété à maintes reprises.
Cette rencontre faisait suite à celle qui s’était tenue le matin même auprès d’une quarantaine de représentants de l’Association des gens d’affaires de Saint-Pascal.
Ces rencontres ont permis de faire le point sur l’avancement des travaux et de clarifier les normes du ministère des Transports (MTQ) en matière de construction de routes. Le maire Bernier a par la suite exposé les avantages et les inconvénients propres à chacune des options soumises à l’évaluation des citoyens : L’option 1 du sens unique et; l’option 2 de la circulation à double sens (statu quo).
Sylvain Malenfant, directeur des travaux publics pour Ville Saint-Pascal, et le maire Rénald Bernier ont fait le point sur l’avancement des travaux sur la rue Taché.
Le maire a également insisté sur les délais extrêmement serrés pour prendre une décision, puisque les travaux dans cette portion de la rue devaient commencer dès mercredi matin. « Il est minuit moins une », a-t-il souligné à quelques reprises, soulevant de bruyantes protestations dans l’assistance.
Une question de stationnement
C’est en constatant un manque de stationnements pour les commerces situés entre les avenues Chapleau (bureau de poste) et Bouchard (restaurant Ti-Gus) que l’idée a germé, un peu à la dernière minute, de l’aveu du maire. Saisissant l’opportunité offerte par les travaux de réfection en cours, le conseil municipal a tenu à présenter à la population une option qui permettait de faire passer le nombre de places de stationnements disponibles de 9 à 14.
Il fallait, pour respecter les normes du MTQ, créer un sens unique dans cette portion de la rue. Ce choix permettait, en outre, de construire des trottoirs de chaque côté de la rue, et d’aménager une voie cyclable, quelques îlots paysagés et d’installer des bancs publics.
Selon M. Bernier, ces éléments rejoignaient les préoccupations exprimées par la population lors de sondages effectués par la Ville en vue d’élaborer le prochain plan stratégique de développement, lequel sera dévoilé à l’automne 2014. « Les citoyens ont réclamé la revitalisation du centre-ville et davantage de sécurité, a expliqué le maire mardi soir. Nous croyons que le sens unique permettrait d’atteindre ces objectifs et c’est pourquoi nous privilégions cette option. » Le conseil y voyait également une opportunité de créer un espace de vie commune plus agréable dans ce secteur.
La population s’est exprimée
Une première réponse envers ce projet de sens unique est venue des gens d’affaires lors du déjeuner du 8 juillet (voir autre texte), une réponse pratiquement similaire à celle des citoyens rencontrés en soirée.
En effet, la population a pu entendre les représentants de la ville, accompagnés du superviseur des travaux, M. Éric Bélanger de la firme d’ingénieur Roche.
La vaste majorité des 300 citoyens présents a affiché son désaccord envers le projet de sens unique.
Plus de 300 personnes étaient réunies au Centre Robert-Côté le mardi soir 8 juillet
Plusieurs arguments ont été évoqués concernant la sécurité. Par exemple, le détournement de la circulation dans les rues adjacentes. Comme les commerces de la rue Taché doivent recevoir les camions des fournisseurs, plusieurs se sont inquiétés de l’apparition de nombreux véhicules lourds dans des rues qui ne sont pas conçues pour les recevoir (St-Laurent, Blondeau).
Comme l’a souligné, entre autres, M. Daniel Rivard, lors de la période de questions : « Ceux qui devront marcher dans la rue Chapleau, qui n’a pas de trottoir et où la circulation sera plus lourde, ne seront pas plus en sécurité que maintenant. » On a aussi évoqué le fait qu’un sens unique compliquerait de beaucoup le déneigement l’hiver, et qu’il serait nécessaire de ramasser la neige pour la transporter jusqu’à un site qui resterait à désigner.
Des applaudissements nourris de la foule ont ponctué chacun des arguments présentés en défaveur du projet.
Solution possible
En fin de rencontre, un homme d’affaires de Saint-Pascal a proposé une solution possible au manque de stationnements. « L’édifice ayant abrité les Studios Jean-Paul, au sud de l’avenue Lagacé, pourrait être démoli et servir d’aire de stationnement. Il y aurait même de la place pour un parc ». La proposition a été chaleureusement applaudie par l’assistance.
Il a été proposé lors de la soirée d’utiliser l’édifice ayant abrité les Studios Jean-Paul pour en faire une aire de stationnement.
Le maire Bernier a paru intéressé par la proposition, pour peu qu’elle fût sérieuse. En conférence de presse le 9 juillet, M. Bernier a réitéré qu’il demeurait ouvert à toutes les solutions qui pourraient venir régler le problème de stationnement.
« Maintenant que l’option du sens unique a été écartée, on va travailler avec toutes les propositions qui nous seront faites », a-t-il conclu.
Décision finale
Le conseil municipal s’est donc réuni après la rencontre publique et c’est le lendemain matin (mercredi) que les médias ont été informés de la décision finale.
Le maire a profité de l’occasion pour faire l’annonce suivante : « Quand il faut prendre une décision qui affectera la population pour les 100 prochaines années, il est important d’être à l’écoute de la population. Nous irons de l’avant avec les plans initiaux, qui prévoient le statu quo pour la portion de la rue Taché située entre le bureau de poste et le chemin de fer. »
Le maire s’est dit persuadé que l’option retenue, même si elle est différente de celle qu’il privilégiait, « correspond à la volonté des citoyens, ce qui en fera un projet mobilisateur ».