Au temps de la seigneurie… des Aulnaies

La seigneurie des Aulnaies est associée à un domaine qui a une grande valeur patrimoniale sur la Côte-du-Sud. En témoigne la présence d’un moulin à farine et d’un manoir seigneurial érigés au XIXe siècle. Mais d’où vient ce nom des Aulnaies donné à la seigneurie, à la paroisse et à la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies?

Le premier avril 1656, Nicolas Juchereau de Saint-Denis se fait concéder une vaste seigneurie sur les terres d’un territoire que l’on appelle la Grande Anse. Sous le Régime français, le nom qu’on lui donne varie constamment. Vers 1714, on désigne parfois la seigneurie sous le nom de Launay. Dans les années suivantes, les notaires emploient les noms de Saint-Denis, Grande Anse, Grande Pointe et Aulnets.

La dénomination des Aulnets est adoptée en 1722 pour désigner la paroisse de Saint-Roch-des-Aulnets. Selon une tradition, ce nom rappelle la présence d’Aulnes que l’on retrouvait en bordure de la rivière Ferrée. Il s’agit probablement de l’aulne rugueux qui est généralement associé aux milieux humides et aux bordures de cours d’eau.

Entre 1833 et 1837, le riche et important marchand de Kamouraska Amable Dionne (1781-1852) acquiert la seigneurie des Aulnaies dans l’intention d’y établir son fils Paschal Amable (1827-1870). Il y fait construire un moulin en 1842 par Edward Ennis puis un manoir entre 1850 et 1853 selon les plans de Charles Baillairgé. Amable Dionne n’a pas le temps d’admirer l’aménagement paysager que réalise son fils autour du manoir. Il décède le 2 mai 1852 à La Pocatière.

Ce manoir de style Regency possède une valeur patrimoniale qui a été reconnue par le gouvernement du Québec en 1965. Représentative de la maison bourgeoise des années 1850, elle possède deux tourelles qui jadis avaient leurs fonctions. La tourelle du seigneur logeait une bibliothèque et un bureau. Celle de la seigneuresse, ouverte durant l’été servait de salon de thé.

Par Yves Hébert.