SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Reconnu par différents prix depuis qu’il pratique son art, le talent de Benoi Deschênes continu d’être récompensé et à s’exprimer à travers ses œuvres. Récipiendaire du prix Monique Miville-Deschênes, l’artiste nous accueille dans son atelier où il travaille à sa dernière création : un chasseur de baleine micmac destiné à remplacer la Figure de proue de Percé. La pièce est impressionnante par sa taille et la qualité de sa réalisation.
M. Deschênes raconte que cette sculpture remplace celle qui était déjà en place et qui représente un personnage masculin vêtu d’une jupette ceinturée. Il regarde vers le haut en arborant le bras droit. Elle est trop endommagée pour rester sur la plate-forme du bâtiment qui l’accueille, dit-il. Fabriquée en bois d’épave, elle aurait été récupérée au 19e siècle à la suite de l’échouement du navire qui la portait. Celle réalisée par Benoi Deschênes respecte l’apparence de la première, mais elle met en scène un indien micmac.
Recherche et normes
M. Deschênes raconte qu’avant de donner les premiers coups de gouge, il a dû faire de la recherche et faire valider ses croquis par M. Michel Guité qui la lui avait commandée. La sculpture doit respecter les normes des Affaires culturelles du Québec, dit-il. Le personnage porte toujours la jupette, mais son bras est orné d’un harpon utilisé pour chasser la baleine.
La sculpture a une hauteur totale de 2,66 m (105 pouces) et une largeur 80 cm (32 pouces). Le personnage à lui seul mesure 1,98 m (6 pieds 6 pouces). Elle pèse 104 kg (230 ivres) et a été réalisée sur du bois de cèdre rouge de l’Ouest canadien (Thuya). Le personnage inspire la force, la puissance.
Prix Monique-Miville-Deschênes
Le 29 mai dernier, Benoi Deschênes a occupé la scène en reportant le prix Monique Miville-Deschênes de la culture. Le comité venait ainsi couronner l’excellence de son travail depuis 40 ans, de même que son implication dans plusieurs activités culturelles.
Ouvert à différents styles et écoles, Benoi a opté pour l’art figuratif. Il a réalisé plusieurs œuvres monumentales de personnages illustres, comme on peut voir, entre autres, au Musée des Anciens Canadiens. Auteur, il a publié des livres sur son métier qu’il a aussi enseigné au secondaire et dans son école privée de sculpture.
