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Bio-bulle publie son dernier numéro

LA POCATIÈRE — Alors que l’alimentation biologique est en plein essor, le seul magazine spécialisé dans le domaine du bio publie son dernier numéro faute de fonds. Après 14 ans, l’aventure de Bio-bulle prend fin.

Mardi dernier, Michel Dumais, rédacteur en chef, et Éliane Vincent, graphiste, — les deux sont aussi administrateurs de cet OSBL — collaient les étiquettes d’envoi sur ce dernier numéro.

Pour eux, la fin de Bio-bulle est bien une question de finances. Les abonnements (autour de 1 200) et les ventes en kiosques étaient stables. L’intérêt des lecteurs était présent. Le problème majeur résidait au chapitre des ventes de publicité qui payaient l’impression de la revue.

« Comme nous n’avons pas un gros tirage, les gros annonceurs ne sont pas intéressés à embraquer et les petits n’ont pas d’argent », résume Mme Vincent. Il aurait fallu consacrer un employé à temps plein à la mise en marché, mais le magazine, admissible à aucune subvention, n’avait pas les moyens de le payer.

Le numérique

Un virage vers le numérique? Un sondage mené auprès des lecteurs a montré que 80 % d’entre eux ne voulaient pas de cette option. « Les lecteurs voulaient une édition imprimée », tranche Éliane Vincent.

Le contenu du magazine se composait de textes de collaborateurs réguliers — des gens comme Roméo Bouchard, Yves Gagnon et Carol Vachon y ont collaboré — et de textes commandés auprès de spécialistes sur des thèmes particuliers, explique Michel Dumais. Il faisait aussi appel à des personnalités connues du grand public. Cette fois-ci, c’est Jacques Languirand qui livre une réflexion sur l’environnement, les modes de vie, l’état de la planète.

Bio-bulle est né en 1988 sous la forme d’un bulletin des agriculteurs biologiques du Québec. Il s’agissait d’un feuillet polycopié. Les agriculteurs ont décidé d’élargir son contenu au public. En 1996, le Centre d’agriculture biologique (CAB) l’a transformé en magazine. Du noir et blanc, il est devenu couleur. Lien entre les producteurs et les consommateurs, il était publié dix fois par année à ses débuts. Le nombre de numéros annuels a été descendu à six, puis à quatre.
Deux offres ont été faites pour une éventuelle relance. Elles sont sur la table. Il faudra les étudier, termine Mme Vincent.