LA POCATIÈRE – Tous les cinq ans, Biopterre – Centre de développement des bioproduits situé à La Pocatière, revoit son plan stratégique. Innovateur de nature sera son nouveau mot d’ordre pour les cinq prochaines années.
« Innover, on existe pour cela », résume bien le directeur de Biopterre, M. Benoit Cayer. Le rôle du Centre de développement, qui est un organisme à but non lucratif, est d’accompagner les entreprises en matière d’innovation et de développement. « On effectue aussi du maillage entre les entreprises pour que toutes arrivent à de bons résultats ».
Appuyé financièrement par le gouvernement, Biopterre a des ententes avec le Cégep de La Pocatière, l’Institut de technologie agroalimentaire et récemment avec le Cégep de Rivière-du-Loup.
Biomasse
Le récent plan stratégique comprend trois grands axes de recherche. D’abord, la biomasse et les technologies environnementales. « La biomasse, il y en a beaucoup, qui peut avoir plusieurs usages, alors la question était : on en fait quoi? », indique monsieur Cayer. « Il y a tellement d’avenues que plusieurs projets peuvent être menés en ce sens. Nous n’avons qu’à penser à la pyrolyse, qui permet de transformer thermochimiquement la biomasse ». Pour avancer plus loin dans les recherches, Biopterre s’est joint à une alliance d’organismes et d’entreprises au Québec qui travaillent avec les mêmes objectifs.
Biotechnologie
Le second axe est la biotechnologie et les produits horticoles, développés avec Premier Tech de Rivière-du-Loup. « Premier Tech fabrique des mycorhizes, soit des champignons qui, pour expliquer simplement, s’associent à une plante, ce qui fait que cette dernière fonctionne mieux. On travaille sur la santé des sols et le développement de cette avenue en fait partie ».
Mycologie appliquée
Le troisième et dernier axe est la mycologie appliquée. Un terme complexe qui est finalement bien simple, soit l’exploitation du champignon, qui peut accomplir des petits miracles naturellement. « Par exemple, décontaminer des sols », explique Benoit Cayer.
« Un champignon peut casser des molécules dans le sol et enlever des contaminants. Il devient contaminé, mais ce processus est extrêmement intéressant dans la mesure où il évite de faire appel à des processus complexes et des machines pour décontaminer un sol ».
Inno 3B
Ça bouge énormément chez Biopterre, mais dans bien des cas, il est difficile d’en informer en détail le grand public. Comme le Centre fait affaire avec des entreprises privées, l’importance de la confidentialité prend tout son sens.
Toutefois, un projet a été tout récemment dévoilé, soit celui d’Inno 3B de Saint-Pacôme, dans lequel Biopterre est impliqué. Il s’agit de la culture horticole dans un bâtiment fermé.
« Dans une serre avec des vitres, plusieurs paramètres doivent être gérés, dont la lumière, la chaleur, le froid, etc. », explique monsieur Cayer. « Ce qui a été développé en bâtiment fermé, c’est la bonne utilisation de l’éclairage avec des lumières DEL, qui est en voie de révolutionner le domaine des cultures innovantes. En effet, cela permettrait aux communautés nordiques, dans un premier temps, d’utiliser ce processus.
Nous en sommes au mode expérimentation, ce qui permettra d’évaluer ce que cela représente financièrement dans l’intérêt de le faire plus au sud, aussi ». Dans le cas du projet à Saint-Pacôme avec Inno 3B, les cultures produites seront vendues chez Métro Lebel de La Pocatière et les fonds iront à la Station plein air de Saint-Pacôme.