SAINT-PHILIPPE – Terre d’extrêmes, abritant un désert, l’Amazonie et la cordillère des Andes, l’Amérique du Sud a su charmer Caroline Dufour, originaire de Saint-Philippe. Non contente de l’avoir parcourue comme touriste, cette dernière y est retournée à plusieurs reprises pour étudier, travailler et même… s’y marier.
En 2007, au terme de sa 1re année de droit à l’Université de Sherbrooke, la jeune femme sillonne le Pérou et la Bolivie pendant deux mois. Le 15 août, elle n’est qu’à quelques heures d’autobus de l’épicentre du tremblement de terre qui secoue la côte du Pérou. Dans toute la région, des immeubles sont tombés. En plus du danger d’une récidive, les gens sont affamés et il n’y a ni électricité ni eau. Caroline est soulagée « quand [elle voit] l’eau sortir de la douche, au bout d’une semaine. »
Lors de ce même voyage, elle rencontre Eduardo, un Péruvien. Deux autres passages au pays des Incas suivent en décembre 2007 et au printemps 2008, juste avant que Caroline entame une session d’études à Buenos Aires, Argentine.
Un temps d’arrêt
En 2009, la nouvelle bachelière décide de prendre une pause et d’aller passer un an à Lima avec son amoureux. Elle passe deux mois dans une ONG, où elle monte, entre autres, des ateliers sur la sexualité responsable. Elle a en effet noté un phénomène de grossesses précoces. Malheureusement, il est difficile de promouvoir la contraception : l’abstinence est privilégiée par le gouvernement. « Tant que l’Église va avoir une influence aussi forte, je ne pense pas qu’ils puissent changer ça », lance-t-elle.
S’ensuit un contrat de trois mois à l’Ambassade du Canada, mais des coupures de budget la laissent sans emploi. Dans un contexte où il y a beaucoup de chômeurs et peu de travail, elle est favorisée. Un racisme fort existe envers les autochtones et les gens de la campagne, jugés inférieurs. « Au Pérou, un blanc a plus de facilité à se trouver un emploi. » Caroline termine son année péruvienne à l’Ambassade du Maroc.
Aujourd’hui, la jeune femme de 24 ans suit des cours au Barreau. Elle pense se spécialiser en droit international ou en droit de l’immigration et des réfugiés. Mariée depuis juillet 2009 avec Eduardo, elle espère qu’il obtienne sous peu son visa pour venir la rejoindre.