La circonscription de Kamouraska-Témiscouata fait la manchette dans le dossier du redécoupage de la carte électorale proposé par le Directeur général des élections (DGE), mais qu’en est-il de Montmagny-L’Islet? « Que deviendrons-nous, s’interroge le député libéral Norbert Morin, si, d’ici le 10 juin, aucun large consensus n’est accepté par l’Assemblée nationale? »
Montmagny-L’Islet absorberait sa voisine pour devenir Côte-du-Sud, au 30 juin, si rien n’est décidé par les représentants politiques. En ce sens, Norbert Morin dit que son gouvernement lance « une bouée de sauvetage ». Et, selon lui, c’est au Parti Québécois (PQ) et à la Coalition pour le maintien des comtés en région (CMCR) de bien vouloir s’y accrocher.
Le député Morin veut parler de Montmagny-L’Islet. Là est sa première préoccupation. Joint par téléphone vendredi dernier, le député en appel à la solidarité. Son but est de convaincre le PQ, et par la bande la CMCR, à adhérer à la proposition libérale contenue dans le projet de Loi 19.
Incompréhension
Norbert Morin ne comprend pas la contestation de l’opposition péquiste, ni celle de la Coalition. Cette dernière souhaitait avant tout la préservation des comtés de l’Est-du-Québec. « On le fait », rappelle à plusieurs reprises M. Morin. Pour le parti de Pauline Marois, se faire dire que le projet de Loi est « tailler sur mesure pour les régions », heurte leurs convictions, en ce sens qu’il s’agit d’une mesure temporaire.
« On le sait que ça va régler temporairement […] C’est une bouée de sauvetage pour la prochaine élection », réplique Norbert Morin. « Nous demandons à la Coalition de convaincre le PQ à marcher avec nous, sauver nos comtés et à se mettre en études pour sauver la Loi », d’ajouter le député.
Commission parlementaire
Selon Norbert Morin, un large consensus de l’Assemblée nationale pour le projet de Loi 19 enclenchera une commission parlementaire. L’important pour son gouvernement, dit-il, c’est d’ « empêcher la proposition du DGE immédiatement ». Rappelons que le projet de Loi 132 (novembre 2010), qui suspendait les pouvoirs du DGE au sujet du redécoupage de la carte électorale, deviendra caduc le 30 juin.
Les questions de fond proposées par les partis de l’opposition et les députés indépendants pourraient être discutées ultérieurement.
« Sans l’assentiment du Parti Québécois. Nous n’irons pas au Salon Bleu pour faire adopter la Loi. C’est trop important, on ne peut pas voter avec huit ou neuf voix de majorité un projet aussi majeur ». Un bâillon n’est pas envisagé selon M. Morin sur une telle Loi.
Rien n’est terminé pour autant de dire le député libéral. « On a accepté de mettre trois comtés de plus [Montérégie, Laval et Laurentides-Lanaudière] pour plaire au DGE et on garde les 15 comtés de l’Est intact. Ça négocie encore », conclut-il.