Champion sprinter à 68 ans

SAINT-ALEXANDRE – Yvon Ouellet est une machine de course. Sa spécialité, le sprint. Âgé de 68 ans, Yvon Ouellet a participé au Canadian Masters Athletics Indoor Championships, les 16 et 17 mars dernier à Toronto. Il revient avec quatre médailles, deux en or, deux en argent.

C’est un homme droit, fier et vif que le journal a rencontré. Un de ces hommes qui peut rivaliser avec de jeunes trentenaires sans s’essouffler. Yvon Ouellet est un maniaque de sport. Sa condition physique est une priorité pour lui. « Aucun médicament, aucune restriction médicale. Je suis milliardaire de santé », raconte l’homme de Saint-Alexandre qui a pratiqué, entre autres, la boxe, le tennis, le badminton, le patin à roues alignées, le volleyball, la musculation, et bien sûr, la course à pied.

Sept semaines avant sa première compétition, Yvon Ouellet s’est inscrit au Club Fil-Oup! de Rivière-du-Loup pour obtenir les bases du sprint et connaître ses temps de course. Il savait que la technique lui faisait défaut, mais il n’avait aucun doute sur sa vitesse. « J’ai été monteur de lignes, à l’éperon, dans ma jeunesse. Ça te développe une paire de jambes, crois-moi », raconte le coureur qui a aussi travaillé dans le Grand Nord avec les Cris et les Inuits pendant neuf ans. Une vie ardue, coupé de tout, qu’il a malgré tout adoré, dit-il.


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Compétition

Au mois de mars, Yvon Ouellet se rend donc à Toronto avec dix autres délégués du Québec. Pour sa première compétition nationale, dans la catégorie 65-69 ans, M. Ouellet rivalise avec des coureurs de partout au Canada.

Il remporte l’Or dans les courses du 200 mètres et lors du relais (4 x 200 mètres). Il décroche l’Argent lors de ses participations aux courses de 50 et 60 mètres. Yvon Ouellet a constaté sur place que la plupart de ses rivaux étaient d’anciens Olympiens ou encore de calibre olympique.

Des contacts se sont créés entre athlètes de sa discipline, ainsi qu’avec les dix autres Québécois. « L’important, c’est de reconnaître quand l’un est meilleur que soi. Les médailles ne sont que des imprévus. Si tu donnes tout le jus que tu as cette journée-là, c’est la meilleure reconnaissance qui soit », jure M. Ouellet.


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Entraînement

Une fois semaine, Yvon Ouellet se rend à Rivière-du-Loup pour pratiquer son sport sur une piste d’athlétisme. Il aime la dynamique. « Un bon échauffement, un peu de jogging et de l’accélération; ça fait ma journée », lance-t-il. Pour chacune de ses séances, Yvon Ouellet donne le maximum, mais c’est en compétition qu’il a trouvé de nouvelles réserves d’énergie. « Lorsque tu es dans un stade, avec des coureurs qui te sont inconnus et que le coup d’envoi est donné; tu ouvres la machine à fond. Tu te surprends toi même », poursuit le sprinteur.

À 68 ans, Yvon Ouellet certifie qu’il n’est jamais trop tard pour garder la forme. « Du fast-food, j’en mangeais à la tonne étant jeune. J’aimais ça. À tous les jours. Maintenant, je laisse ça aux autres », conclut-il avant de se rendre pour son entraînement hebdomadaire.

Pour l’instant, Yvon Ouellet flotte encore sur ses victoires, mais envisage de participer à un autre Master; cette fois dans l’Ouest canadien et ainsi visiter ses deux garçons établis en Alberta.