CAP-SAINT-IGNACE – Le Cabaret du Moulin, premier spectacle du festival Cirque en fleuve donné jeudi soir à Cap-Saint-Ignace, sous le grand chapiteau situé sur le site enchanteur de l’ancien moulin Vincelotte (XVIIIe siècle), était pour le moins éclatant. Les artistes ont conquis le cœur de la centaine de spectateurs de tous âges, visiblement enthousiasmés par les performances et les musiques planantes.
En présentation, le directeur artistique de La Centaurée laboratoire de cirque équestre, Alain Veilleux, accompagné de la co-fondatrice Marie-Claude Bouillon, avisait le public qu’il allait assister à une expérience de « création circassienne », mélangeant l’expérimental et les numéros de cirque plus classiques, au genre cabaret.

L’acrobate Camille Faucher faisant son ballet aérien à la lueur de la lune, tout près du vieux moulin Vincelotte.
Départ étonnant
C’est avec silence et étonnement que le public a accueilli les premiers instants de la performance onirique de la contorsionniste Samantha Halas de Winnipeg, en début de spectacle.
S’étirant au sortir de son « fauteuil lit », jouant avec sa couverture aux motifs vifs, elle a fasciné le public. Ses contorsions spectaculaires, recréant des gestes et des situations du quotidien, dans des postures abracadabrantes, comme lorsqu’elle s’est mise à tapoter sur son ordinateur placé sur une table de salon, avec ses pieds, assise par terre, les jambes complètement contorsionnées, ont enchanté et fait rire.
Le numéro étant en progression, le maître de cérémonie, Alain Veilleux, avait même invité les spectateurs à venir rencontrer l’artiste à l’entracte pour donner commentaires et suggestions.

Tous fascinants
Les contorsionnistes Samantha Halas et Elizabeth Gaumond de Québec y sont allées de numéros plus classiques, mais exécutés à la perfection, entre autres, sur une « table de salon ».
Crey Tomicic avec sa poupée ventriloque a fait rire et lancé un chant qui pourrait bien faire l’envie de quelques divas québécoises. Avec son numéro aérien, exécuté avec une large bande de tissu noir, il a également su montrer sa virtuosité d’acrobate.
Il en est de même pour Diana Gonzalez du Mexique, au cerceau giratoire volant. Et, que dire de l’éclatante performance de Saar Rombout, d’Amsterdam, à la triple corde volante : époustouflant.
Quant à la toute petite Américaine Olivia Weinstein, elle a bien fait rigoler la foule avec ses numéros de clown et de cerceaux. On a particulièrement ri lorsque, se faisant arracher sa tenue par un participant de la salle, elle est apparue accoutrée d’un ensemble rayé évoquant un ballon de basketball. Devenue le ballon, elle se faisait dribler par le participant pour ensuite s’élancer dans les cerceaux devenus le panier.
Mentionnons les choix musicaux tout à fait à point. À ce titre, il faut souligner la performance musicale du bassiste accompagnateur de certains numéros, le Français Maïeul Clairefond, en parfaite symbiose avec les acrobaties.

Contorsion S.Halas
Numéro sous la lune
À l’entracte, le public a été fasciné par le numéro à la corde lisse présenté à l’extérieur par l’aérienne Française Camille Faucher. Suspendue au brillant triangle métallique, elle a exécuté des figures poétiquement ombragées, sous l’éclairage de la lune et de quelques projecteurs, au son de la musique de Maïeul Clairefond, juste à côté du vieux moulin.

Sans artifices
Pas d’artifices lors de ce spectacle. De la simplicité même, touchante, avec la beauté de l’être humain, qui peut parfois être grande. Il faut ici rendre hommage à tous les artistes pour l’énergie déployée, pour la sensibilité et la passion qu’ils ont transmises à la foule, qui, plusieurs fois, a servi des applaudissements nourris, montrant que le courant passait.
Et, comme le mentionnait M. Veilleux en fin de soirée, il ne faut pas oublier les nombreux collaborateurs bénévoles, les artisans de la technique, les commanditaires et autres qui ont fait en sorte que ce spectacle et le festival prennent vie.
Le festival Cirque en fleuve s’est poursuivi toute la fin de semaine à Cap-Saint-Ignace et à Montmagny.

