KAMOURASKA — Dimanche dernier, le soleil courait sur le fleuve à Kamouraska. Un soleil ardent, comme le titre du plus récent album de Claire Pelletier. De passage chez sa sœur Denise, la chanteuse nous accueillait pour une entrevue.
Claire Pelletier a puisé dans le répertoire des chansons d’amour du 15e et du 17e siècle. Elle a passé au peigne fin des archives musicales de la Bibliothèque nationale de France pour réunir un corpus de onze chansons qui racontent des moments forts dans la vie des femmes. Elle chante pour l’amoureuse, pour celle qui va au champ ou pour l’esseulée. Des textes qui ont si bien traversé le temps.
« Ça faisait longtemps que je voulais faire un projet comme celui-là », dit Claire Pelletier. Soleil ardent a été réalisé dans le studio de la maison qu’elle partage avec son complice de vie et de métier, Pierre Duchesne, pendant que le concert des casseroles animait le printemps québécois. Les sons d’oiseaux, des grillons et de la pluie sur la couverture ont été enregistrés dans l’érablière où est construite leur maison. Pour la plupart des pièces, ce sont les voix maquettes.
« De tous les albums que Pierre et moi avons faits, c’est le plus abouti », raconte la chanteuse. À l’écoute, il s’en dégage une atmosphère apaisante, réconfortante. Une sorte de mélancolie qui fait du bien. Pierre Duchesne a été vraiment l’homme-orchestre de cet album. S’ajoutent : Mélanie Vaugeois (alto et violon), Simon Blouin (percussions) et Mathie Tarlo (trombone)
Année difficile
L’année qui se termine aura été difficile au plan personnel pour Claire Pelletier qui a perdu sa mère et son grand-ami, Jean-Guy Moreau. C’est d’ailleurs à sa mère qu’elle a dédié ce 7e album. À Jean-Guy Moreau elle dédie « Papillon tu es volage », une chanson traditionnelle qui était une de ses préférées. C’est lui qui a suggéré le titre de l’album. Soleil ardent se retrouve dans le texte de la pièce « Cruelle départie. »
Quand on demande à Claire Pelletier comment elle explique que ces chansons ont si bien su traverser le temps, elle répond que « la dimension humaine reste toujours la même. » Quelle que soit l’époque, la solitude demeure la même. « La mort, l’amour, la vie, ce sont des questions que les gens vont toujours se poser », dit-elle. Christine de Pisan qui a signé le texte de « À qui direlle sa pensée » que l’on retrouve sur l’album est la première à avoir tenu un discours féministe, ajoute Claire Pelletier.
Quant au spectacle, la chanteuse prévoit commencer la tournée au printemps. Native de Saint-Pascal, elle demeure attachée à son coin de pays et aimerait bien venir le présenter dans la région. Ce qu’on se souhaite aussi….