La pêche à la truite est débutée depuis quelques jours mais la température de l’eau est extrêmement froide en ce début de saison. La truite est encore très amorphe et le pêcheur doit considérer cette réalité s’il veut réussir à tirer son épingle du jeu. Trois éléments doivent donc être considérés pour que vos premières sorties de pêche soient couronnées de succès.
Vitesse de traîne
Au printemps avec une eau si froide, il est important de déplacer notre embarcation le plus lentement possible. Une vitesse aussi basse que 1,2 mille à l’heure est préférable. La truite est loin d’être aussi agile qu’au mois de juin et elle ne dépensera pas plus d’énergie pour saisir votre offrande que ce que ce repas potentiel lui procurera en valeur nutritive. La nature est ainsi faite et c’est au pêcheur de s’adapter à cette réalité.
Prioriser les abords de lac
Puisque l’eau de surface est plus froide que la température préférentielle de la truite mouchetée, cette dernière priorisera les endroits où l’eau s’approche le plus de cette zone de confort qui se situe autour de 58 Farenheit. Aussi étonnant que cela puisse paraître, en pareille circonstance l’eau au fond d’un lac est moins froide qu’en surface lorsqu’on arpente une profondeur de plus de 15 pieds de profondeur. Bien qu’on puisse retrouver des spécimens à cette profondeur, il est préférable de concentrer ses énergies en très faible profondeur. Ainsi, il est payant de patrouille un lac à la traîne en longeant le plus près possible la berge pour faire passer son embarcation dans 5 à 10 pieds d’eau maximum. Puisque l’embarcation risque de faire peur aux poissons du secteur lors de son passage, il est recommandé d’utiliser un moteur électrique et de dérouler au moins 150 pieds de fil. Ainsi, même si l’embarcation a dérangé quelque peu les poissons, le temps qui s’écoulera avant que le leurre ne passe au même endroit, ces derniers auront regagné leur cachette et ils seront enclin à morde à votre présentation.
La présentation
Au printemps en eau très froide, la truite peut collaborer mais il faut que la présentation ne soit pas trop grosse. Ce n’est pas le moment de lui présenter l’artillerie lourde. Le qualificatif d’ogresse collera à Dame mouchetée un peu plus tard en saison mais pas avec de l’eau si froide. Fouillez donc dans votre coffre à pêche et choisissez ce que vous avez de plus petit et plus léger. Personnellement, je me limite à un simple petit plomb fendu suivi 18 pouces plus loin d’un hameçon garni d’un bon vieux lombric. Si vous décidez y aller avec une cuillère ondulante, optez pour une Lake Clear Wobbler qui est un leurre de prédilection lorsque les truites évoluent dans des zones de 1 à 6 pieds de profondeur. Ce leurre très mince et léger aura beaucoup moins tendance à s’accrocher au fond dans les zones peu profondes, en plus d’offrir une action et un excellent reflet, provoquant toute truite en chasse. Mais utiliser une Lake Clear pour la première fois, ce n’est pas évident. Le leurre donne de si puissants coups sur le scion de la canne à cause de son action qu’on en vient à douter de notre capacité à ressentir une morsure. Il est donc important d’ajuster la vitesse de traîne pour obtenir un mouvement constant de la cuillère, tel qu’indiqué par le bout de votre canne, et lorsque ce rythme sera interrompu, ferrez. Si par malchance vous manquez le poisson, laissez le leurre descendre vers le fond en abaissant votre canne, et vous aurez très souvent l’heureuse surprise de sentir une nouvelle attaque, car le mouvement de feuille morte effectué par la cuillère en chute libre dans l’eau est très convainquant pour le poisson en chasse. Bonne pêche printanière!