Dans les Sillages de la musique d’André Gagnon

SAINT-PACÔME – « Il faut connaître la famille d’André Gagnon et voir le pays de Saint-Pacôme pour comprendre sa musique. » Cette phrase prononcée par Vincent Bélanger est en train de donner lieu à un projet magistral qui prendra la forme d’un album (CD et vinyle), d’un documentaire et d’un livre de photographies accompagnées de courts textes sur l’œuvre du compositeur natif de Saint-Pacôme.

Le triptyque s’intitulera « Sillages, dans les pas d’André Gagnon ». Il sera illustré par une photo hivernale représentant un homme qui avance dans la neige en raquettes.

Parlons d’abord de l’aspect musical. Vincent Bélanger interprétera au violoncelle des œuvres choisies d’André Gagnon. M. Bélanger veut mettre en valeur la mélancolie, mais aussi la fougue du pianiste de réputation internationale.

« La musique d’André Gagnon est, à mon sens, l’œuvre artistique qui représente le mieux le peuple québécois parce qu’elle se compose de mélodies simples et sans prétention, dont la douceur ne parvient pas à cacher la nature festive et l’humour », raconte M. Bélanger.

Respect des harmonies

Tout en respectant les harmonies des œuvres d’André Gagnon, Vincent Bélanger veut leur apporter toute la chaleur et la profondeur que peut fournir le violoncelle. « André Gagnon représente une richesse incroyable pour les musiciens québécois », ajoute Vincent Bélanger.

Vincent Bélanger a confié la direction artistique à son père, le ténor Guy Bélanger. Son équipe se composera également du contrebassiste d’origine polonaise, Zbigniew Borowitz, du guitariste Martin Morais, du violoniste Martin Verret et des musiciens de l’Orchestre symphonique pop de Montréal. Marie Bélanger prêtera la musicalité de sa voix.

L’album débutera par une suite de Nelligan. Suivront des pièces telles que « Comme au premier jour », « Il neige sur Kamouraska », « Chevauchée » ou « Wow », qui ont contribué à faire la renommée d’André Gagnon.


Martin Morais et Vincent Bélanger ont interprété quelques pièces du futur album. Photo: Maurice Gagnon

Fidelio

L’enregistrement sera fait par la maison de disques Fidelio musique. Michel Bérard de Fidelio explique que cette maison est très exigeante quant à la qualité de ses enregistrements. Elle s’est d’ailleurs taillée une réputation enviable à l’échelle internationale, dit-il. Fidelio se classe parmi les cinq meilleures maisons de production de la planète.

Selon M. Bérard, les enregistrements sont faits « live », avec les musiciens. Pas question de faire un montage en studio. « Les musiciens ne peuvent pas se tromper », explique M. Bérard.

Fidelio est fière de s’associer à cette réalisation. Elle produira un CD de même qu’un vinyle « pour retrouver l’âme, le feeling de la musique. » Il y a actuellement une demande pour le bon vieux 33 tours, selon M. Bérard.

Un film

Louis Fontaine, pour sa part, réalisera un documentaire sur le processus de création de l’album, mais aussi sur l’univers d’André Gagnon. « Le film racontera essentiellement le défi que Vincent Bélanger s’est donné de revisiter l’œuvre de l’auteur-compositeur, accompagné de l’Orchestre symphonique pop de Montréal », résume M. Fontaine.

Une trentaine de jours de tournage seront nécessaires pour la réalisation du film. « Sa sortie sera un événement à Saint-Pacôme et dans la région », dit-il. Le film sera inclus avec le CD-Vinyle et le livre. Toutefois, Vincent Bélanger espère une projection en salle de cinéma à travers le Québec.

André Gagnon fera-t-il partie du film? Louis Fontaine souhaite que oui, même si la formule n’est pas encore décidée. C’est d’abord sur son univers que porte le projet, dit-il.

Un livre

La dernière partie du triptyque de Sillages en relie tous les éléments. Il s’agit d’un livre de photos du photographe Michel Bérard, accompagnées de courts textes nés sous la plume de Aude Le Dubé.

L’ouvrage de cent pages aura le même format que le disque vinyle, soit 32 x 32 centimètres. « Le livre illustrera les aspects du monde qui a inspiré André Gagnon et les facettes de celui qui l’inspire », explique l’écrivaine auteure de deux romans.

Aude Le Dubé souhaite que « les gens tiennent dans leurs mains ce que la musique créée dans leur cœur. »

Pour quand?

Le travail de production est déjà en cours. L’enregistrement musical aura lieu à la fin janvier à la salle François-Bernier du Domaine Forget. Quelques tournages ont été faits pour le documentaire. De plus, les partenaires financiers répondent bien.

La sortie est souhaitée pour novembre 2010, soit dans un an.

Un grand lancement est prévu au Japon, pays où André Gagnon connaît un très grand succès. Suivront des lancements dans la région – Vincent Bélanger parle de la Salle André-Gagnon – et ailleurs au Québec et en Europe.