Après plusieurs années successives à diminuer, la population de la Ville de La Pocatière a fait un bond impressionnant dans la dernière année, le plus important dans tout Kamouraska-L’Islet. Le maire Vincent Bérubé s’avance même pour prédire d’aussi bons résultats l’an prochain.
Vincent Bérubé s’en souvient très bien. Après son élection à la mairie en 2021, il avait exprimé le souhait en plénière avec ses conseillers de voir la population de La Pocatière retrouver ses 5000 habitants de jadis. Il devra cependant faire preuve d’un peu de patience, car la ville part de loin.
Depuis la fin des années 1990, La Pocatière a perdu plus de 1000 habitants. En 2022, la deuxième ville de Côte-du-Sud passait sous la barre des 4000. 2023 n’était guère plus généreuse, avec une autre diminution maintenant la ville sous la barre des 4000 personnes.
Le rebond de 2024 vient en quelque sorte annuler les deux dernières années de vaches maigres, avec un gain de 218 personnes faisant passer la population à 4123 personnes.
« C’est encourageant, car ces données sont en fait le portrait au 1er juillet 2023. La Résidence des Bâtisseurs n’était pas encore ouverte à ce moment. On sait aujourd’hui que 50 % des appartements sont occupés. Un bon tout aussi important [de la population] est à prévoir l’an prochain », avance Vincent Bérubé, d’un ton confiant.
Saignée à Saint-Jean-Port-Joli
L’enthousiasme du maire de La Pocatière contraste avec le sentiment de son vis-à-vis de Saint-Jean-Port-Joli, Normand Caron. Le chef-lieu de la MRC de L’Islet, d’ordinaire habitué à des gains modestes, vit cette année une véritable dégelée avec un exode de 118 personnes, le plus important de tout Kamouraska-L’Islet.
« C’est préoccupant. On est habitué à de la stabilité ou à des hausses, en temps normal. Une saignée aussi extraordinaire, je n’ai jamais vu ça », a avoué le maire.
Dans les 20 dernières années, Saint-Jean-Port-Joli a grandement été favorisée par la construction résidentielle qui était plutôt active sur son territoire. Des familles qui arrivaient souvent du sud de la MRC choisissaient de s’installer dans la municipalité reconnue pour son dynamisme culturel. Or, dans la dernière année, une seule construction a été mise en chantier sur tout le territoire de la municipalité, en décembre dernier. « Les taux d’intérêt et le coût des matériaux, c’est sûr que ça n’aide pas », poursuit Normand Caron.
Les pertes se vivent aussi à l’échelle régionale pour le maire port-jolien, préfet depuis peu de la MRC de L’Islet. À 17 829 habitants, cette dernière perd cette année 128 personnes, alors que le Kamouraska en gagne 248 pour une population totale de 21 234. « On sentait avec la pandémie que les gens avaient soif d’habiter en région, mais on dirait que ça ne s’est pas maintenu. Il va falloir relancer nos campagnes de marketing et les actualiser, on n’a pas le choix », dit-il.
Gagnants et perdants
Outre La Pocatière, les grandes gagnantes de la dernière année sont Sainte-Perpétue-de-L’Islet, avec un gain de 51 personnes, et Saint-Pascal avec 44. Saint-Philippe-de-Néri, Saint-Alexandre-de-Kamouraska et Saint-Omer suivent dans l’ordre avec des gains de 29, 28 et 27 personnes.
Chez les perdants, Saint-Roch-des-Aulnaies, Sainte-Louise et L’Islet perdent chacune 28 habitants. Elles sont suivies dans l’ordre par Saint-Bruno-de-Kamouraska (-23), Saint-Onésime-d’Ixworth (-22) et Saint-Gabriel-Lalemant (-17).
Sur les 14 municipalités de la MRC de L’Islet, neuf ont enregistré des baisses dans la dernière année. Au Kamouraska, plus de la moitié des municipalités (9) font des gains avec le nouveau décret.