KAMOURASKA/LA POCATIÈRE – La création de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, un organisme indépendant qui sera chargé de la promotion touristique du Québec à l’étranger, reçoit un accueil plutôt tiède chez certains hébergeurs de la région, en raison de l’augmentation de la taxe d’hébergement qui l’accompagne.
Le financement public du nouvel organisme viendra de la taxe d’hébergement qui sera uniformisée à 3,5 %, partout au Québec. Actuellement, elle varie d’un endroit à l’autre. Au Bas-Saint-Laurent et dans Chaudière-Appalaches, la taxe est actuellement de 3 $ la nuitée. Dans Charlevoix, par exemple, on applique une taxe de 3 % la nuitée. À l’Auberge La Fée Gourmande de Kamouraska, le copropriétaire, Jean-Philippe Champagne ne s’inquiète pas trop de cette augmentation. « Dans la mesure où c’est uniforme partout, ça ne me cause pas trop d’ennuis », déclarait-il.
À l’Auberge Cap Martin de La Pocatière, le plus gros établissement hôtelier du Kamouraska, on voit les choses autrement. « Chaque fois qu’on augmente une taxe, on encourage davantage l’hébergement au noir », de mentionner la propriétaire, Mme Marielle Bélanger, qui trouve l’industrie touristique déjà assez bien pourvue en structures promotionnelles.
De plus, la façon dont les revenus issus de cette taxe sont dépensés ne fait pas l’unanimité chez les hébergeurs. « Actuellement, il y a 20 % des revenus de la taxe d’hébergement qu’on peut utiliser à des fins promotionnelles. Mais ce 20 %, on doit l’investir dans les produits communs proposés par Tourisme Bas-Saint-Laurent. Cet argent-là, on n’a pas le choix de le mettre dans des produits publicitaires qui, on sait, ne rapporteront pas pour nous », de partager Jean-Philippe Champagne.
Nouveaux outils promotionnels
Très critique envers Tourisme Québec, son slogan et son site internet actuel, quebecoriginal.com, dont il juge que le nom n’interpelle pas suffisamment les touristes étrangers, Jean-Philippe Champagne croit que la promotion de l’hébergement touristique à l’étranger passe par les nouveaux outils disponibles sur le web. « Moi j’ai un site web transactionnel, mais plus personne n’y va. Tout le monde passe par Booking.com ou TripAdvisor. En plus, ma cote y est de 9,7. C’est pour ça que les gens viennent, car c’est ça qu’ils regardent, pas mes trois étoiles de Tourisme Québec », s’exclamait-il.
Bref, c’est ce qu’il lui fait dire qu’il serait préférable que les hébergeurs puissent bénéficier d’une plus grande autonomie dans l’utilisation des revenus de la taxe d’hébergement. « Les références ont changé. Aujourd’hui, il faut être sur les bonnes plateformes et y faire les bonnes campagnes publicitaires », concluait-il.
