Les relations qu’entretiennent les habitants de Saint-Thomas avec la Gaspésie sont très anciennes. Au début des années 1800, c’est la pêche à la morue qui les attire et surtout la perspective de trouver un complément de revenus pour leurs familles.
Les grandes compagnies gaspésiennes, comme celle des Robin, reconnaissent très tôt les qualités de la main d’œuvre provenant de la seigneurie de la Rivière-du-Sud. Déjà, en 1798, un recruteur embauche des jeunes pour travailler sur les graves de Percé et de Grand Rivière où l’on fait sécher la morue. En 1821, il réussit à intéresser près de 250 jeunes hommes à ce travail laborieux.
Si certains vont travailler durant la période estivale seulement, d’autres décident de s’établir en Gaspésie. Des fils de cultivateurs du rang du Rocher noir à Montmagny forment une petite communauté à Rivière-à-Pierre, aujourd’hui Mont-Saint-Pierre. Louis Bernèche (Bernatchez) et son beau-frère Pierre Mercier sont parmi les pionniers de cette paroisse. À la même époque, la famille de Georges Brousseau est à l’origine des débuts de Petite-Vallée. Paul Coulombe de Montmagny est le premier à s’établir à Cloridorme. Parmi les premières familles de Gaspé figurent également un certain nombre de Magnymontois.
Dans les années 1850, Michel Lespérance devient propriétaire de la seigneurie de Grand Étang et ouvre une importante pêcherie à Rivière-au-Renard. En une année, il pouvait vendre près de 4000 quintaux de morue sèche sur les marchés européens. Le printemps, il quittait Montmagny pour Rivière-au-Renard accompagné d’une quarantaine d’hommes qui revenaient l’automne suivant. Dans les années 1860, ce nombre de travailleurs doubla. Après une carrière bien remplie, Michel Lespérance occupa le poste de juge de paix à Montmagny. Il décédera en 1884.
Bref, on peut dire que des Magnymontois ont contribué au peuplement de la Gaspésie.