Elena Gauthier de Rimouski et Sandro Thornton de Kamouraska passeront trois mois en Europe, l’été prochain, sur les traces de leurs parents gitans qu’ils n’ont pas connus. Le résultat de leur quête, qui fera l’objet d’un documentaire, devrait être dévoilé à l’hiver 2021.
C’est par l’intermédiaire d’amis communs que Sandro Thornton, 48 ans, (Sandro Pierre Dasilva Pocaterra de son nom gitan) a fait la connaissance d’Elena Gauthier (Elena Catalina Imré Rostas de son nom gitan), de 21 ans sa cadette. « Nos amis respectifs nous ont mis en contact l’un avec l’autre parce qu’ils savaient que nous étions tous les deux descendants roms (gitans) », raconte-t-il.
Élevé par sa mère biologique, Sandro Thornton n’a jamais connu son père dont il avait déjà tenté de retrouver la trace en Espagne il y a 18 ans. De son côté, Elena n’a jamais connu ses parents originaires de Roumanie non plus, elle qui a été adoptée en 1991 par une famille de Rimouski. Ensemble, ils ont eu l’idée de coréaliser ce documentaire. « Notre objectif est de passer trois mois en Europe l’été prochain, un mois et demi à Barcelone et un mois et demi en Roumanie, pour en découvrir davantage sur nos parents respectifs », résume Sandro.
Un peuple
Originaires de l’Inde, les Roms sont un peuple au même titre que les juifs, de mentionner Sandro Thornton. « Ils ont leur propre langue, le Romani », ajoute-t-il.
Arrivés par le nord de l’Europe ou par la Méditerranée pour la plupart, ils ont été grandement persécuté et marginalisé au fil de l’histoire, principalement en raison de leur nature nomade. Durant la Seconde Guerre mondiale, certains experts estiment qu’environ 1,5 million d’entre eux auraient été tués dans les camps de concentration Nazis.
« À travers notre quête, ce qu’on désire faire, c’est ouvrir une fenêtre sur leur culture et leur histoire qui reste encore très méconnue de nos jours. Mais en même temps, on sait que ça risque d’être difficile de pouvoir pénétrer des cercles roms, car c’est un peuple qui est très refermé sur lui-même » , confie Sandro Thornton.
À partir de leur page Facebook Kalo Sandro & Romani Elena, les deux gitans bas-laurentiens comptent tenir un journal de bord qui témoignera de leur séjour en sol européen. Une approche interactive que Sandro Thornton compte aussi traduire à travers les images du documentaire qu’il rêve pratiquement imparfaites. « Si on voit une perche de micro ou un caméraman dans un plan de caméra, ça sera voulu », assure-t-il.
En attente de financement, le projet doit bénéficier d’une campagne GoFundMe qui serait lancée sous peu. Autrement, le tandem espère obtenir un financement de Culture Bas-Saint-Laurent. Une rencontre à cet effet doit avoir lieu prochainement, de conclure Sandro Thornton.