Dans la seconde moitié du 19e siècle, plusieurs jeunes hommes ne trouvent plus de propriétés agricoles sur la Côte-du-Sud puisqu’elles sont toutes occupées. Un grand nombre de ces jeunes émigrent en Nouvelle-Angleterre. D’autres acceptent le défi de coloniser et de défricher des terres au sud de la région. C’est le cas des premiers habitants de Sainte-Apolline.
Devant l’émigration de plus en plus importante vers les États-Unis, le clergé fait tout en son pouvoir pour attirer des jeunes familles dans les centres de colonisation.
À Cap-Saint-Ignace, en 1869, des habitants mettent sur pied la Société de colonisation no 2 du comté de Montmagny. Ils explorent les terres au sud dans les premières élévations des Appalaches. Pour ce faire, ils empruntent la route de l’Anse-à-Gilles (chemin de l’Espérance) et se dirigent vers le sud.
Ils se font concéder des lots par le Département des terres de la Couronne dans une zone de collines culminant jusqu’à 1700 pieds de hauteur. En 1871, ce territoire devient le canton Patton, rappelant le marchand de bois de Montmagny William-Randal Patton.
Les habitants de Sainte-Apolline ne tardent pas à vivre du commerce du bois puisque les revenus provenant de l’agriculture sont insuffisants. En une dizaine d’années, entre 1927 et 1937, quatre scieries ouvrent sur son territoire : celles de Joseph Godbout, Josaphat Coulombe et de Gabriel Lapointe. La Ste-Apolline Lumber Co est la dernière à ouvrir en 1937. Spécialisée dans le bardeau de cèdre, elle expédie son produit chez un entrepreneur de Montréal.
Dans les décennies suivantes, les habitants de la municipalité devront composer avec les problèmes que rencontre l’industrie forestière durant cette période. On doit d’ailleurs aux bûcherons de Sainte-Apolline la création de la Coopérative de gestion forestière des Appalaches.