SAINT-PASCAL/LA POCATIÈRE – Rebondissement dans le dossier de la location de temps de glace au Centre sportif de Saint-Pascal. Le 3 juin, le conseil de ville de Saint-Pascal a voté à l’unanimité une résolution qui établit sa position : la priorité sera donnée aux établissements présents sur le territoire de Saint-Pascal et aux programmes qu’ils offrent.
On se souviendra que le 1er mai dernier, des parents d’élèves de Saint-Pascal qui fréquentent le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (CSA) déploraient que le conseil municipal de Saint-Pascal refusait de louer des heures à l’institution pocatoise. Le 6 mai, en séance du conseil, le maire Rénald Bernier annonçait que les élus pascalois reverraient ce dossier et feraient connaître leur décision.
C’est chose faite. La résolution 245, intitulée : Position de la Ville à l’égard de la location d’heures de glace aux établissements scolaires de l’extérieur de Saint-Pascal, stipule que « la Ville de Saint-Pascal accepte de louer aux établissements scolaires extérieurs les heures de glace disponibles au Centre sportif de Saint-Pascal ».
La Ville impose cependant deux conditions : la priorité sera accordée aux écoles de Saint-Pascal chaque nouvelle saison d’opérations et la location par un établissement de l’extérieur sera possible seulement pour offrir aux élèves l’accès à des programmes sportifs « autrement inexistants à Saint-Pascal ».
M. Rénald Bernier
Mme Martine Dubé
(Archives Le Placoteux)
Oui au patin, non au hockey
Dans le dossier en cours, cette résolution a pour conséquence d’empêcher le CSA de louer la glace de Saint-Pascal pour les élèves en concentration Hockey. Ces élèves, qui forment deux équipes de hockey, consacrent plus de quatre heures par semaine à leur sport. Le collège aurait aimé partager le temps d’entraînement entre les patinoires de La Pocatière, Saint-Jean-Port-Joli et Saint-Pascal, afin que tous les élèves puissent s’entraîner au moins en partie dans leur environnement immédiat. Ça ne sera pas possible à Saint-Pascal, puisque l’école secondaire Chanoine-Beaudet offre un programme similaire.
Notons qu’il ne s’agit pas de manque de disponibilité, puisqu’il y a toujours des plages libres à l’horaire de l’aréna. C’est la deuxième partie de la résolution qui est ici en cause. Le collège a d’ailleurs obtenu des heures de glace pour les quatre élèves inscrites dans le programme de patinage artistique.
Le Collège réagit
Mme Martine Dubé, directrice du CSA, a tenu à informer plusieurs organismes de la décision de Ville Saint-Pascal. La résolution, accompagnée d’une lettre explicative, a été acheminée à l’Association des parents d’élèves du collège, qui porte ce dossier depuis le mois de mai et au Placoteux. Le conseil d’administration du CSA fera suivre les documents au ministère des Affaires municipales, au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (direction de l’enseignement privé), au ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent, M. Pascal Bérubé, à la Fédération des établissements d’enseignement privé (190 écoles au Québec).
Dans sa missive, Mme Dubé déplore le manque de collaboration de Ville Saint-Pascal dans ce dossier. « Je comprends la volonté du conseil de vouloir favoriser les établissements sur son territoire, mais à partir du moment où il y a du temps disponible, leur refus est difficile à comprendre, explique Mme Dubé. L’aréna est un équipement municipal qui n’a pas de liens avec l’école secondaire. »
Elle ajoute : « Nous avons beaucoup d’élèves qui proviennent de Saint-Pascal et des environs, c’est injuste pour eux de ne pas pouvoir s’entraîner dans leur localité. Le conseil fait preuve d’un manque d’ouverture qui est bien loin des idéaux de coopération que nous croyons nécessaires pour assurer aux jeunes la meilleure qualité de vie possible. »
La position de Ville Saint-Pascal
Le maire de Saint-Pascal, M. Rénald Bernier, a affirmé que le conseil a adopté la résolution 245 dans un esprit d’équité pour les établissements scolaires présents sur le territoire de la ville. « La résolution s’appliquera également à tout établissement qui possède une antenne à Saint-Pascal, par exemple le Pavillon de l’Avenir de Rivière-du-Loup. Dans le cas où un tel établissement ferait une demande, il aurait aussi la priorité sur ceux de l’extérieur. »
Par ailleurs, M. Bernier a affirmé ne pas avoir adopté cette résolution en réaction aux demandes du CSA, mais en fait plutôt une question de principe. « Nous n’avons pas reçu de demande du Service des loisirs concernant le hockey au collège, seulement une requête pour le patin artistique, pour lequel nous avons accordé du temps de glace, a-t-il expliqué. Si nous avions reçu une demande pour le hockey, le texte de la résolution se serait appliqué, mais ce n’est pas le cas. »
La directrice du CSA a répliqué que la demande avait été faite au directeur du Service des loisirs, M. Éric Lemelin, sans spécifier la nature des sports visés. Elle s’interroge sur le fait que le temps de glace ait été accordé uniquement pour le patinage artistique.
D’autres réactions
Mme Marie Boucher, présidente de l’Association de parents du CSA a affirmé : « Nous sommes heureux pour le patin, mais très déçus pour le hockey, bien sûr. Il y a 24 joueurs de hockey concernés par la décision de Saint-Pascal, alors que seulement quatre patineuses artistiques auront accès à l’aréna… »
Les parents discuteront de la résolution 245 lors de leur prochaine réunion et évalueront alors si d’autres actions pourraient être menées dans ce dossier, d’ajouter Mme Boucher.
Une solution possible?
Lors de la séance du conseil du 6 mai dernier, il avait été abordé un aspect connexe à la question de la location de l’aréna aux équipes sportives de l’extérieur, soit le fait qu’en refusant certaines demandes, la Ville se priverait de revenus d’environ 10 000 $. Cette question a éveillé une réflexion chez certains citoyens et une hypothèse aurait alors été émise : Ville Saint-Pascal pourrait accepter de louer la glace, quitte à remettre l’argent de la location à l’école Chanoine-Beaudet pour l’aider à financer ses propres activités. Ainsi, l’équité recherchée par le conseil de ville serait atteinte et les élèves qui résident sur le territoire de Saint-Pascal auraient accès à cet équipement sportif de proximité.
Le maire Bernier nous a affirmé ne pas être au courant de cette idée, mais serait prêt à la considérer avec intérêt si la demande en était faite formellement.