RIVIÈRE-DU-LOUP – Après Smurfit-Stone, AbitibiBowater et Fraser Papers, voilà que la compagnie White Birch se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers en compagnies (LACC).
Le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) s’inquiète particulièrement du fait que la compagnie a tout de suite demandé de surseoir aux paiements spéciaux aux caisses de retraite (cotisations d’équilibre), ce qui menace encore davantage la solvabilité des régimes.
Le SCEP représente plus de 1 000 travailleurs et travailleuses dans les 3 usines québécoises de White Birch à Québec (Stadacona), Rivière-du-Loup (F.F. Soucy) ainsi qu’à Masson.
Au-delà de la morosité économique et des conditions du marché difficiles, le dirigeant syndical Renaud Gagné, du SCEP en veut principalement au gouvernement fédéral qui a tout simplement lancé la serviette dans le cas de l’industrie forestière lui préférant l’industrie du pétrole, dans l’ouest et l’industrie de l’automobile, en Ontario.
« Et le pire c’est que le parti conservateur a le culot de distribuer des petits dépliants intitulé ‘le secteur forestier : nos racines’ où il se vante de ses actions. C’est assez insultant pour les milliers de travailleurs et travailleuses qui ont perdu leur emploi ou qui vivent sous cette menace », a dénoncé M. Gagné
Le maire de Rivière-du-Loup, M. Michel Morin
Photo: François Drouin
Michel Morin
À ce moment-ci, il n’est pas question de fermeture, mais plutôt de restructuration de l’entreprise au niveau de ses créanciers. Le maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin, s’est entretenu avec des dirigeants de l’usine qui lui ont confirmé qu’elle poursuivra ses activités.
« Effectivement, l’entreprise se restructure et on m’a confirmé qu’il n’était pas question que l’usine cesse ses activités dans les prochaines semaines », souligne M. Morin. Il fait remarquer que de nombreuses entreprises ont eu, au cours de leur histoire, à se placer sous la loi de la protection de la faillite et ont su rebondir par la suite.
« Pensons à Air Canada ou même plus récemment aux grands constructeurs automobiles américains qui ont repris du mieux », ajoute le maire de Rivière-du-Loup. Michel Morin se dit toutefois confiant de voir l’usine de Rivière-du-Loup passer à travers la crise : « Depuis plusieurs années déjà, l’entreprise a entrepris le développement de nouveaux produits afin de combler la diminution de la demande de papier journal ».
La baisse est notable. La demande en papier journal qui se situait pour l’Amérique du Nord à près de 13 millions de tonnes se situe aujourd’hui à près de 6 millions de tonnes. L’avenir semble effectivement passer par le développement de nouveaux créneaux.
« C’est inquiétant, mais il faut situer ces démarches dans le contexte des pâtes et papiers, commente M. Morin. La nouvelle surprend, mais c’est toute l’industrie qui se restructure. Pour notre usine, je suis confiant, car elle est à la fine pointe de la technologie et elle a franchi les décennies, grâce à l’ingéniosité de ses gens », conclut le maire de Rivière-du-Loup.
Pour lire les réactions de Jean D’Amour, Michel Lagacé, Claude Guimond et Bernard Généreux dans un autre texte de François Drouin, cliquez ici.
Texte de François Drouin, Infodimanche.com