SAINT-PASCAL – Parler de la pluie et du beau temps avec Yvan Lévesque n’est nullement une succession de sujets futiles. Avec lui vous parlez vraiment pression atmosphérique, humidité, précipitation reçue, température et provenance exacte du vent. Rencontre avec un observateur météo dans sa station personnelle installée chez lui, à Saint-Pascal.
Un beau gros soleil brille à l’extérieur, le thermomètre affiche 2,4oC en cette journée de mars. Yvan Lévesque se trouve dans sa cour extérieure; au centre de ses installations météorologiques. Sur le toit de sa maison, un anémomètre et une girouette captent les caprices du vent s’amenant du sud-ouest.
Derrière la balançoire, une cloche métallique renversée. Sculpture? Fontaine en hibernation? Il s’agit plutôt d’un nivomètre Nipher qui calcule l’accumulation de neige pendant une précipitation, et qui plus est, homologué par Environnement Canada. À quelques pas de là, un pluviomètre est fixé précisément à 16 pouces du sol.
À gauche, le nivomètre Nipher, homologué par Environnement Canada, calcule l’accumulation de neige pendant une précipitation
Photo: Tommy Lavoie
Sur le patio, attachés au treillis, pendant que certains y verraient une mangeoire à oiseaux, des détecteurs surveillent les variations de la pression atmosphérique, mesurent la lumière du jour et enregistrent d’autres données tout aussi scientifiques.
À l’intérieur de sa résidence, Yvan Lévesque possède, non pas un, mais deux baromètres de la taille d’un iPad. Ils intègrent toutes les informations captées à l’extérieur. Véritable ordinateur, ceux-ci affichent la rafale la plus forte et sa provenance, le facteur de chaleur, la température, le point de rosée, etc.
Le baromètre affiche les données recueillies à l’extérieur de façon exhaustive avant d’être analysées
Photo: Tommy Lavoie
Bien plus que des gadgets, ces instruments de marque offrent une précision incroyable de tous les éléments influençant la météo locale. Les données sont dirigées vers son ordinateur, au sous-sol, sur lequel l’observateur fera une analyse avec les différents logiciels à sa disposition.
Ses installations lui demandent beaucoup de temps en entretien chaque semaine. Il calcule également la quantité d’eau que contient la neige. Il tente de déchiffrer les différences marquées sur le territoire et part à l’occasion à l’aventure avec sa voiture; elle aussi équipée de quelques appareils. Il se dit prêt à chasser les orages.
Météo en ligne
Depuis le 9 mars dernier, Yvan Lévesque a un site Internet (www.meteostpascal.com) qui indique les conditions météorologiques de la place. Les mises à jour sont automatiques. S’ajoute à ce site de référence un blogue (meteostpascal.wordpress.com) sur lequel il produit des prévisions. Pour en obtenir une, il lui faut une heure d’analyse.
Enseignant de profession, il s’efforce de rendre son passe-temps le plus pédagogique possible, tout en gardant un aspect ludique en vulgarisant les notions scientifiques le passionnant.
Une section « Es-tu sérieux? » vient défaire les termes faussement utilisés avec la météo. Par exemple, la grêle et le grésil ne sont pas des synonymes. Une grosse averse n’est pas un orage. Ainsi de suite.
Les mises à jour sont automatiques sur le site Internet de l’observateur. Pendant la visite du journal, le mercure a grimpé de 0,2 degré.
Photo: Tommy Lavoie
Collaborateur volontaire
Yvan Lévesque collabore auprès d’Hydro-météo pour le Centre de prévisions des crues du Québec et pour Environnement Canada lors des bulletins météorologiques spéciaux du Québec. De plus, le météorologue amateur se tient bien occupé sur un forum à teneur scientifique pour élargir ses connaissances.
Pourquoi consulter son site plutôt qu’un autre similaire? « La différence c’est que les données sont ciblées et pointues pour ici, tandis que les autres font une moyenne d’un plus grand territoire ou proviennent de La Pocatière, et même parfois de Charlevoix », conclut-il.
Chez vous, combien fait-il? Nous, il fait très doux aujourd’hui.