MONTMAGNY – Une quarantaine de personnes se sont rendues à la bibliothèque de Montmagny, jeudi dernier, pour assister à la présentation des résultats des fouilles effectuées dans le secteur de Pointe-à-Lacaille à l’été 2014. La découverte des plus anciens restes d’insectes carbonisés au Québec serait une première.
Soumis à des analyses archéoenvironnementales (archéoentomologiques et archéobotaniques), des fragments d’insectes, des grains de céréales et des restes de fourrages carbonisés par l’incendie, que l’archéologue Louis-Philippe Picard avait daté du début du mois de décembre 1757, ont pu être identifiés.
« Il s’agit vraisemblablement d’une première pour les recherches archéologiques au Québec. À ce jour, très peu d’études ont été réalisées sur des restes botaniques et entomologiques mis au jour dans des contextes archéologiques témoignant d’un incendie. Or, l’échantillon prélevé a mené à la découverte des plus anciens restes d’insectes carbonisés au Québec. L’échantillon de macrorestes végétaux représente, lui aussi, une découverte unique en raison de la grande densité de céréales carbonisées qu’il contenait », de conclure l’archéologue.
« Ces deux analyses, de continuer Mme Mercier, fournissent des informations complémentaires sur l’alimentation humaine et animale des habitants de la Côte-du-Sud, mais aussi sur les conditions de culture, le traitement et l’entreposage des récoltes au cours du Régime français. »
Au total, plus de 1330 artéfacts et écofacts, dont la grande majorité provient du site de la maison Bélanger, ont été mis à jour. De tous les éléments recueillis, c’est un échantillon de sol qui a révélé des résultats inédits.
Vestiges
En plus de ces découvertes inédites, trois nouveaux vestiges architecturaux ont été dégagés, soit deux murs et un foyer, ce qui permet de mieux comprendre la structure de la maison Bélanger et les activités auxquelles les occupants s’adonnaient.
Construite vers 1716, la maison était formée de deux corps de bâtiments. Sans doute liée à une donation effectuée vers 1750, la partie ouest de la demeure semble avoir été réaménagée de l’intérieur, ce qui expliquerait la présence du deuxième foyer. Quant à la partie est du bâtiment, elle correspond à une dépendance agricole, selon les analyses de l’échantillon de sol.
Durant une heure et demie, l’archéologue responsable du chantier Caroline Mercier a présenté le fruit des recherches de l’équipe qui cette année était composée de l’assistant-archéologue Vincent Lambert et de la technicienne Johannie Gauthier.
L’intérêt du public était évident et plusieurs questions fort pertinentes sont venues de l’assistance.
Ces nouvelles et exceptionnelles découvertes font espérer aux archéologues qu’ils pourront retourner sur ce site durant l’été 2015, afin de poursuivre les fouilles de la maison de ces descendants du seigneur Bélanger de la seigneurie de L’Islet-de-Bonsecours. (R.L.)