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Françoise David craint que le Plan Nord vide les régions

KAMOURASKA – Présidente de Québec solidaire, Françoise David craint que le Plan Nord du gouvernement du Québec vide les régions au sud du Saint-Laurent, déjà touchées par un manque de main-d’œuvre, de ses travailleurs tentés par les salaires élevés du Grand Nord.

Des jeunes pourraient être tentés de laisser leurs études pour aller au nord. « Que vont-ils devenir par la suite? », sans véritable formation, se demande madame David. Le problème se soulèvera aussi pour les entreprises qui auront la difficulté à recruter de la main-d’œuvre spécialisée. Françoise David s’inquiète aussi pour les familles qui seront séparées.

Madame David n’est pas contre le développement du Nord québécois. Toutefois, selon elle, il aurait d’abord fallu faire une véritable « évaluation environnementale stratégique. » Avant de donner des permis, dit-elle, le gouvernement aurait dû réfléchir sur les différents aspects de ce territoire, tels que la faune, la flore et les problèmes climatiques. « Il n’y avait rien qui pressait. Les minerais vont être encore là dans cinq ans », ajoute madame David. Pour la présidente de Québec solidaire, « le Plan Nord est le résultat d’un manque de vision et de planification. »

Régions

En entrevue, vendredi, la veille de prendre la parole devant des citoyens, à La Pocatière, Françoise David parle de la place des régions dans un gouvernement solidaire. Pour elle, les régions devraient être maître d’œuvre de leur développement économique. Elle prône un gouvernement central qui va soutenir les régions dans des démarches originales.

« Un gouvernement solidaire va s’asseoir avec les régions et se demander quelles sont les conséquences des orientations qu’il est en train de prendre », dit-elle. Madame David rappelle que Québec solidaire, il y a trois ans, a adopté dans un congrès la décentralisation des pouvoirs de l’état central vers les régions. « Ce qui n’est pas encore déterminé, c’est quels pouvoirs doivent appartenir à l’état central, aux régions ou encore aux municipalités », affirme Françoise David. Pour cela, dit-elle, il devra y avoir un véritable débat public.

La présidente de Québec solidaire croit qu’on doit convier la population à un débat public. Selon elle, certaines mesures doivent demeurer à l’état central. La question qui se pose : sur la base de quels critères on va décider que des politiques seront centralisées ou décentralisées? Le plus important, à son avis, est de faire le débat pour que collectivement « on décide ce qui doit appartenir aux unes et aux autres. »

Québec de rêve

À quoi ressemble le Québec dont rêve Françoise David? « Un Québec où on s’entend sur un certain nombre de valeurs communes, sur une vision du développement du Québec. »  En même temps, elle rêve d’un Québec où les gens, chacun dans leur région, pourront se développer, à leur façon, au plan économique, social, culturel. « C’est le Québec d’une nation, la nation québécoise, qui a une langue, une culture, une histoire, des valeurs communes, mais qui encourage l’expression de la diversité. »

Françoise David rêve enfin d’un Québec « où on se préoccupe plus des gens que des profits, de la santé, de l’éducation. Où on créé de la richesse et où on la redistribue correctement par des mesures fiscales, un revenu minimum garanti. Un Québec où on pense écologie. »