MONTMAGNY – Depuis une dizaine d’années l’on constate une augmentation du nombre de collisions impliquant des chevreuils dans la région de Montmagny, en particulier du côté de Berthier-sur-Mer, là où se trouve un petit cheptel, dans les boisés épars, où plusieurs routes croisent l’habitat du cervidé.
Au Québec, selon le ministère des Transports du Québec (MTQ), il se produit chaque année plus de 6 000 accidents routiers impliquant la « grande faune » (environ 5 000 chevreuils et 1 000 orignaux). D’ailleurs, des panneaux indicateurs de la présence des cerfs de Virginie ont fait leur apparition ces dernières années, ici et là dans notre région, surtout aux abords l’autoroute 20, entre Beaumont et L’Islet.
Il va sans dire que ce ne sont pas des attractions pour les plaisirs photographiques de touristes en quête d’exotisme dans notre « grand et sauvage pays ». Cela indique qu’on doit être constamment vigilant sur nos routes vis-à-vis ces animaux au tempérament nerveux, qui peuvent surgir des boisés au moment le plus inattendu.
De plus, les chevreuils se tiennent souvent en petits groupes et il peut arriver que l’animal qui vient de traverser soit suivi de congénères. Les périodes cruciales pour les collisions sont justement l’automne, surtout à l’aube et au crépuscule, et aussi en juin et en juillet, selon le MTQ.
Population
Dans le périmètre Montmagny – Saint-Vallier, situé dans ce qui est appelé la zone 3 ouest, nous sommes loin de l’augmentation fulgurante qu’a connue une région comme l’Estrie, maintenant réputée pour ses grandes populations de cerfs de Virginie. Il n’en reste pas moins que l’on en a vu un peu plus ces dernières années, surtout au printemps, alors qu’ils sortent de leur hivernage pour aller se nourrir aux champs. Ils recommencent alors à circuler plus librement qu’en hiver, époque où ils restent plutôt confinés dans les bois, en petits groupes de 12-15, parfois jusqu’à 30 individus. Ce regroupement hivernal est un mécanisme de protection.
Le technicien de la faune Benoit Bélanger, du ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs du Québec (MDDEFP), mentionnait récemment en entrevue que la zone est qualifiée « d’accidentogène ». Il a indiqué qu’il y a un peu plus de cerfs dans cette région, à cause des conditions climatiques plus faciles. Toutefois, parce que ce sont des petits boisés épars, le secteur n’a pas été systématiquement inventorié. Selon lui, la population serait en ce moment stable, avec une moyenne d’environ trois cerfs au km carré.
Statistiques
La Direction de la Chaudière-Appalaches du MTQ indique, dans ses statistiques de 2009 à 2012, que « certains secteurs affichent une plus grande présence de cerfs de Virginie, soit la route 132 à l’est de Berthier-sur-Mer et l’autoroute 20 ». Le MTQ a recensé 18 accidents impliquant des cerfs de Virginie sur la route 132, entre Berthier et Montmagny (13,5 km), dont 11 sur le territoire de Berthier.
Pour l’autoroute 20, le chiffre présenté est de 28, depuis la limite ouest du village, jusqu’à celle de Montmagny vers l’est, soit une distance de 24 km. Ce recensement est basé sur le nombre de carcasses d’animaux ramassés en bordure des routes.
Bien que le Ministère mentionne que ce type d’accident n’entraine généralement que des dommages matériels et des blessures légères, ils peuvent tout de même être dangereux et coûteux. L’on conseille évidemment de respecter les limites de vitesse et de rester sur ses gardes, partout dans les environs où se trouvent les panneaux signalant la présence de cerfs. Plusieurs autres conseils de sécurité se trouvent sur le site internet du MTQ.