Le gouvernement oblige les centres d’hébergement privés pour personnes âgées à installer des gicleurs d’ici cinq ans, une mesure qui ne fait pas l’unanimité dans nos régions.
Alors que les nouvelles constructions doivent déjà être équipées d’un système de gicleurs, Québec force ainsi la main des propriétaires d’installations existantes à respecter la nouvelle loi afin d’éviter la répétition de la tragédie de L’Isle-Verte, résumait Radio-Canada. À la résidence La Centaurée de Montmagny (10 places), on remet en question la pertinence de cette mesure dans les établissements de petite taille, tout en espérant qu’on en sera exempté. « C’est excessivement cher et inquiétant pour d’éventuelles fermetures », explique Anne-Louise Augé. « J’ai mon système d’alarme à améliorer, j’ai les normes du MAPAQ à respecter, c’est déjà très lourd et on ne parle même pas des loisirs, du bien-être de nos ainés », ajoute-t-elle. Selon les informations transmises par le gouvernement, certains établissements n’auront toutefois pas à être équipés de gicleurs. Les bâtiments de type unifamilial accueillant au maximum neuf personnes et ceux ne comportant qu’un seul étage et ne regroupant pas plus de huit logements seront ainsi exemptés.
Sa résidence déjà giclée, elle sympathise
À la résidence L’Oasis de Saint-Jean-Port-Joli, le bâtiment a bénéficié de subventions par le passé pour l’équiper de gicleurs. « Mais on sympathise, entre autres avec les petites résidences », tenait à souligner Michèle Séguin. « Le gouvernement devra les aider, pour être juste avec tout le monde. Si les petites résidences ferment à cause des coûts trop élevés, il y aura une escalade de problèmes. Moi j’ai une résidence de personnes âgées autonomes, mais lorsqu’elles deviennent non autonomes, elles doivent prendre le chemin d’une autre résidence. Si ces dernières ferment, qu’arrivera-t-il ? ». Les propriétaires auront 5 ans pour se conformer. Mais aucun chiffre n’a été avancé quant aux aides financières potentielles : crédit d’impôt, subvention ou prêt ? Le prochain budget sera déterminant.
La place aux injustices
Le propriétaire de la résidence La Croisée des chemins de St-Pacôme et de la Maison Jonathan à Rivière-du-Loup soulève un intéressant débat. La résidence de St-Pacôme a été équipée de gicleurs vers la fin des années 90 par l’ancien propriétaire, à ses frais, sans subvention. La Maison Jonathan devra en être équipée et Luc Michaud a fait préparer une estimation de 100 000 $ pour ces travaux. « C’est certain qu’on ne peut pas refiler tout cela aux locataires, en raison de leur capacité de payer. Mais j’ai hâte de voir ce que le gouvernement va faire pour le financement. Imaginez ceux qui ont investi de leurs poches… Ils vont dire que c’est une injustice », de conclure monsieur Michaud.
