Guerre de mots et de chiffres au CSSSK

SAINT-PASCAL – Le président du CSSSK, M. Jean Desjardins, a tenté tant bien que mal de répondre aux questions lors de l’assemblée publique du 30 octobre dernier concernant la fermeture du Centre Thérèse-Martin de Rivière-Ouelle. Les employés du Centre n’en démordent pas. Ils sont contre la fermeture du CHSLD; quoi qu’en disent les administrateurs.

Ils étaient près de 100 personnes, représentants syndicaux et employés pour la plupart, réunies dans la salle du CLSC de Saint-Pascal. Pendant que l’assistance est furibonde, les membres du conseil d’administration, impassibles, laissent leur président expliquer l’objectif du CSSSK.

Ainsi, le président assure qu’il y a suffisamment de places en CHSLD pour répondre aux besoins de la population du Kamouraska, en ce moment et dans le futur. ‘ Le CSSSK veut mettre ses efforts sur le vieillissement à domicile ‘, a-t-il précisé.

Première à prendre la parole au micro, la mairesse de Rivière-Ouelle, Élizabeth Hudon, a questionné le conseil d’administration sur les attentes du Ministère, en regard au nombre de lits au prorata de la population. ‘ Avec l’abolition des 50 lits à Thérèse-Martin, la MRC de Kamouraska offrirait 2,2 lits/par 100 habitants au lieu de 2,7 lits, comme envisagé par le Ministère ‘, dit-elle.

M. Desjardins explique que la décision est basée sur le nombre total de lits, soit 99, en plus de 10 autres pour les convalescences, au lieu du barème établi par le Ministère. Pour le CSSS, Kamouraska demeure comparable aux autres MRC du Bas-Saint-Laurent, une fois Thérèse-Martin démantelée.

Privatisation

Les syndicats voient par ces compressions un désengagement du CSSSK vers une privatisation des services publics. M. Desjardins assure que les services seront dispensés autrement, soit par du soutien à domicile. « Faux », s’est exclamée la foule. « Ce ne sont pas les mêmes soins pour les personnes à domicile et celles en CHSLD », a enchainé Paul-André Caron, conseiller syndical à la FTQ. « Combien [de résidants] peuvent être transférés du Centre à domicile? », a-t-il renchéri à l’endroit de M. Desjardins.

Pour Julie Ouellet, présidente du syndicat des professionnels en soins de Québec, le CSSSK « ouvre une compétition dans le transfert de résidence vers le privé. » Mme Ouellet s’inquiète également du manque d’empathie des administrateurs pour les aînés, dont ceux de Thérèse-Martin. « Les gens de Thérèse-Martin qui veulent rester pourront rester », a assuré M. Desjardins. « Eh oui, il y a des gens en CHSLD qui ne devrait pas y être », a-t-il ajouté un peu plus tard.

Emplois

Les syndicats s’inquiètent aussi des pertes d’emplois éventuelles avec la fermeture du centre. Selon le président du CSSSK, « personne ne perdra une heure de travail ». M. Desjardins a fait la différence entre abolition de poste – qui sera remplacé par un autre titre – et perte d’emplois, ajoutant que « tous ceux qui ont un poste ne perdront pas leur emploi ».

Pour le syndicaliste Caron, le président joue sur les mots en ne voulant rien garantir au temps partiel régulier et occasionnel. M. Desjardins a clos le débat en invitant les syndicats à discuter de relation de travail aux tables qui sont assujetties à ces fonctions et non en assemblée publique. Le président a réitéré l’engagement du conseil, soit de « diminuer les lits progressivement tout en augmentant les services à domicile. »

Une empathie tardive

C’est à partir du point 9.3 de l’ordre du jour, selon les personnes rencontrées, que ‘ les membres du conseil d’administration ont commencé à démontrer de l’empathie envers les bénéficiaires et leur famille ‘. Déjà plus de la moitié de la salle avait quitté.

Ils auraient alors pu entendre le directeur Frédérick Gagnon certifié que ‘ chacune des familles bénéficiant de services à Thérèse-Martin sera rencontrée avant la fin de novembre, et, que malgré la décision de certaines familles de déménager au Centre D’Anjou ou encore à Villa Maria, aucune pression n’a été exercée sur elles ‘.

Les administrateurs ont démontré un vif intérêt à ce que personne, encore moins les résidants, ne soient bouleversés dans cette transition.

Voir le texte Thérèse-Martin: demande d’un moratoire