LA POCATIÈRE – Le samedi 17 novembre en matinée, un peu plus de 150 personnes se sont donné rendez-vous sur les terrains du Cégep de La Pocatière pour une marche dans les rues de la ville jusqu’à l’usine Bombardier Transport, où les attendait une vingtaine d’autres grévistes.
Pour le président du syndicat des employés de Bombardier Transport La Pocatière, Mario Lévesque, le mouvement ne s’essouffle pas. Depuis le 1er novembre, les employés ont déclenché une grève et ont décidé de sortir dans la rue. « Nous sentons des frustrations de la part de l’employeur », lance à ses membres le président. « Il n’a pas l’air de comprendre pourquoi nous sommes dehors », poursuit-il.
L’heure du départ
Photo: Tommy Lavoie
À la suite du dépôt d’une offre globale, sept jours après le déclenchement de la grève, les négociations ont repris entre les parties. Le dimanche du Jour du Souvenir, le syndicat a décidé de se retirer pour une journée afin d’analyser les documents pour se rasseoir à la table le mardi suivant.
Après trois jours intensifs de négociation, selon M. Lévesque, l’employeur a déposé une offre finale jeudi à 0 h 30.
Mario Lévesque, président du syndicat des employés de Bombardier La Pocatière
Le syndicat a parlé d’arrogance de la part de l’employeur par cette offre. « Ce n’était peut-être pas le mot approprié pour la situation, convient M. Lévesque, mais cela fait quatre ans que nous parlons de sous-traitance ». Mercredi soir, le syndicat présentera l’offre finale à ses membres qui décideront de la suite.
Les marcheurs arrivant à l’usine
Photo: Tommy Lavoie
Appui
D’autres syndicalistes ont adressé leur appui aux travailleurs de Bombardier. Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, a salué la réputation internationale de Bombardier qui s’est créée, dit-elle, grâce aux travailleurs de La Pocatière. « Bombardier semble avoir oublié que vous méritez le respect. Vous les avez mis au monde. »
Photo: Tommy Lavoie
Pour Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière. Bombardier et ses travailleurs avaient un objectif commun. Obtenir le contrat de métro de Montréal. « Eux voulaient faire de l’argent, nous; nos jobs », dit-il. « On a réussi ensemble […] Maintenant que nous avons le contrat, lui, il fait de l’argent, mais nous n’avons pas nos jobs », s’insurge-t-il. Pour le syndicat, il est intolérable de faire d’autres concessions et de voir les emplois être exportés dans d’autres usines de Bombardier.
Jean Lortie, Nancy Legendre et Alain Lampron
Photo: Tommy Lavoie
Même propos lancé par le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie. « Quand le gouvernement Charest a annoncé le contrat, je n’ai pas entendu Plattsburgh ou Thunder Bay. J’ai entendu La Pocatière », martèle-t-il. « Les 775 jobs étaient promis pour la région de La Pocatière, pas ailleurs. Pas aux Ontariens. Pas aux Américains. Qu’ils se débrouillent. Nous on veut nos jobs dans la région », conclut-il.
Mario Lévesque estime que le syndicat est en bonne position et que son rapport de force n’a pas fléchi. C’est plutôt l’employeur, dit-il, qui commence à s’affaiblir.