LA POCATIÈRE – Résultat de plus de neuf mois de travail et de la participation de vingt producteurs de la région, le Marché public de la Grande-Anse a connu ses premières transactions le samedi 11 juillet dernier, à La Pocatière. Un projet-pilote qui « met en valeur les contacts directs et les circuits courts entre producteurs et consommateurs », selon Sébastien Tirman, de Développement économique La Pocatière.
Vingt producteurs étaleront miel, viandes, fromage, fruits, légumes, vins, mets préparés, pain, fleurs, chocolat et produits de l’érable sous la tente du Marché public de la Grande-Anse, située sur le terrain de Dynaco BMR. Agriculteurs et transformateurs provenant de Saint-Paul-de-la-Croix à Sainte-Louise vendront eux-mêmes leurs produits chaque samedi, de 11 h à 15 h, jusqu’au 26 septembre.
Les promoteurs du Marché public de la Grande-Anse : Mmes Sylvie Lévesque et Sophie Demougeot, ainsi que M. Alain Anctil. Photo: Tommy Lavoie
« Feu sacré »
« Cela faisait deux ans que nous voulions voir un marché public naître à La Pocatière. Cela était impossible, faute de promoteurs », révèle M. François Gendron, directeur général de Développement économique La Pocatière. Cette fois, trois producteurs agricoles de la région sont porteurs du projet : Sophie Demougeot et Alain Anctil, de la Ferme Cybèle, ainsi que Sylvie Lévesque, des Élevages du Sud.
« Ils sont arrivés avec le feu sacré », raconte M. Gendron, approché en octobre 2008 par les trois promoteurs. Comme le projet est d’environ 10 000 $, les trois promoteurs n’ont pas eu à dépenser une fortune et à prendre un risque énorme.
« On espère détourner un peu de circulation de l’autoroute 20 vers le marché », dit François Gendron. Sophie Demougeot, propriétaire de la Ferme Cybèle, s’attend plutôt à une clientèle majoritairement locale. « Je savais que la demande était forte et je voulais répondre à mes clients », dit-elle.
Tout sourire, Bernard Généreux, maire de La Pocatière, coupe le ruban en compagnie de Sylvie Lévesque, François Gendron et Sébastien Tirman.
Engouement
« Les producteurs ont réagi de façon très favorable à l’invitation. J’ai été surprise, car ils ont déjà tellement de travail », raconte Mme Demougeot, qui a vu ses attentes dépassées. « C’est ma ville et on se doit de créer une petite économie locale », dit Pascal-André Bisson, de la fromagerie Le Mouton Blanc. Les produits vendus dans les supermarchés ont souvent parcouru des kilomètres jusqu’à nos assiettes, rappelle-t-il.
« Maintenant, la balle est dans le camp des producteurs. C’est à eux de vendre leurs produits pour faire du marché un succès », déclare Mme Demougeot.
Lors de l’inauguration, le samedi 11 juillet dernier, nombre de clients et curieux avaient déjà répondu à l’appel. « C’est un peu tôt pour se prononcer, mais ça semble prometteur », déclare M. Bisson.
Obstacles et alliés
« Plus il y a de partenaires, plus il y a de comptes à rendre », avoue Mme Demougeot. Et ils sont une quinzaine à collaborer financièrement ou techniquement : de Dynaco BMR, qui prête le terrain gratuitement, au CLD et la SADC du Kamouraska. Le principal collaborateur est Développement économique La Pocatière, qui a chapeauté les promoteurs dans la gestion et l’administration du Marché de la Grande-Anse.
Les principales embûches pourraient venir de Dame nature. « À cause du mauvais temps, les maraîchers n’ont pas grand-chose dans leurs jardins en ce moment », explique Mme Demougeot.
Opportunités créées
« Un tel projet occasionne de nouveaux débouchés pour les producteurs locaux et augmente l’offre de service pour la clientèle touristique », explique M. Gendron.
En ce 150e anniversaire de l’enseignement agricole, on peut souligner la prédominance de l’agriculture dans l’activité économique pocatoise, selon le maire, Bernard Généreux. « En agriculture, La Pocatière fait de la recherche et du développement, de l’enseignement, et maintenant elle vend les produits », conclut-il.