SAINT-PHILIPPE-DE-NÉRI – Février 2011. Inksou, l’une des vaches de Luc Michaud de la Ferme Val Brillant de Saint-Philippe, est sur le point de vêler. Les propriétaires de la ferme décident de la déménager dans la veille étable pour un meilleur confort. Un problème à la patte droite lui nuit lorsqu’elle se lève et lors de son transfert, elle tombe, ce qui lui causera d’autres problèmes de santé. Pour Brigitte, la sœur de Luc, cette vache se doit d’être sauvée. Sans la patience et l’acharnement des Michaud, Inksou n’aurait jamais retrouvé sa place aux côtés de ses compagnes laitières.
C’est finalement dans un abri extérieur que les Michaud décident d’installer l’amouillante pour donner naissance. Le 6 mars, tout se complique. Elle va vêler. Luc tente de l’aider, mais ses efforts sont vains. Le vétérinaire appelé en renfort, les Michaud sont confrontés à la naissance de deux génisses mortes nées.
Rien pour soulager l’animal qui a souffert longuement de la mise bas, celle-ci s’est coincé un nerf à une autre patte. Loin d’être au bout de leur peine, quelques jours plus tard, Inksou ne mange plus. Diagnostic du vétérinaire : Inksou à « un déplacement de caillette, plus des ulcères d’estomac ». Une opération est nécessaire, mais le vétérinaire n’est pas des plus optimiste.
Brigitte et Luc Michaud
Photo: Tommy Lavoie
Patience et longueur de temps
Pourquoi s’acharner à sauver la vie de cet animal se demanderont certains. « Parce que nous sommes une petite ferme familiale et que chacune de nos bêtes est importante pour nous », tranche Brigitte. « Si cette vache avait été sur une très grosse ferme laitière ou dans une industrie laitière, elle n’aurait eu aucune chance de survie », assure-t-elle.
Du temps, les Michaud en ont donné à la pauvre Inksou. Du sang se retrouve dans son fumier, elle est de plus en plus affaiblie, elle ne mange plus. « Elle est tellement maigre et n’a plus de réserve. Elle a la mort dans les yeux. Que devons-nous faire? », se questionne Brigitte.
Leur vient l’idée de l’alimenter avec du lait chaud et des levures pour favoriser la digestion. Matin et soir, les Michaud nourrissent leur protégée en plus de la traire à la main. Après deux mois, elle va beaucoup mieux et retrouve le reste du cheptel à l’intérieur du bâtiment principal.
Progéniture
Plusieurs autres mois s’écoulent et Inksou reprend des forces. Elle peut à nouveau être saillie.
Une fois à terme, soit en août dernier, la miraculée a donné naissance à une génisse prénommée HOPE (espoir). Et tous les espoirs sont permis pour cette nouvelle génisse. Peut-être connaitra-t-elle les mêmes honneurs que sa sœur aînée, Val Brillant Becky Sanchez, maintes fois récompensée dans les concours agricoles.
Hope; le bébé de la famille
Photo: Tommy Lavoie
Tous ces soins à l’une de leurs vaches auront permis aux Michaud de se rappeler pour quelle raison ils sont fiers de leur métier. « Nous sommes de vrais éleveurs d’animaux, ceux pour qui se lever tous les matins et passer toute la journée à l’étable avec nos animaux n’est pas un travail. C’est une passion. C’est notre mode de vie », conclut avec fierté Brigitte.
