MONTMAGNY – « Je suis l’homme qu’il vous faut. » Voilà en gros le message que les candidats conservateur, Denis Laflamme, et bloquiste, Paul Crête, ont lancé aux électeurs au début de la campagne. Le premier joue la carte du pouvoir. Le second riposte avec celle de l’efficacité.
Convaincu que son parti sera réélu, Denis Laflamme croit que les électeurs de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup ont tout intérêt à voter pour lui afin de participer enfin aux prises de décisions. M. Laflamme affirme qu’un député du bord du pouvoir serait plus efficace pour le comté parce qu’il serait davantage en mesure d’influencer les décisions prises par le gouvernement.
Denis Laflamme compare le résultat de l’élection à une partie de hockey. Il n’a pas envie d’être dans les estrades, mais bien derrière le banc des joueurs. « Les gens méritent un meilleur retour sur l’investissement des impôts qu’ils versent à Ottawa », dit-il.
Bilan
Erreur, réplique Paul Crête. Muni de son bilan, celui-ci affirme que la présence d’un député d’opposition a été tout aussi bénéfique depuis l’élection des conservateurs, il y a deux ans et demi. Il chiffre à 504 900 $ l’aide consentie par Développement économique Canada dans Montmagny-L’Islet en 2007-2008. Pour la même période, ce ministère a versé 925 550 $ dans Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Ces montants représentent, dit-il, 24,4 % de l’aide versée en Chaudière-Appalaches et 39,3 % de celle versée dans le Bas-Saint-Laurent. Sans compter les aides versées par d’autres ministères tels Patrimoine Canada et Agriculture Canada.
M. Crête mentionne aussi les modifications annoncées aux projets pilotes en assurance-emploi à la suite des pressions du Bloc. Selon M. Crête, la recette est simple : travailler de concert avec les promoteurs et fonctionnaires responsables des dossiers.
Avec les décideurs
Denis Laflamme ne prétend pas connaître chacun des dossiers en cours dans le comté. La campagne électorale, dit-il, lui permettra notamment de prendre contact avec les décideurs pour identifier les projets prioritaires. M. Laflamme invoque, entre autres, son expérience politique auprès de l’ancien ministre Pierre Blais pour garantir son efficacité au sein de la machine gouvernementale.
Si Paul Crête accuse Stephen Harper de diriger un gouvernement de la droite allianciste, Denis Laflamme se présente comme un homme de centre droite, dont la famille est en tête des valeurs. Il estime que le gouvernement conservateur a livré la marchandise au cours de son mandat. Parmi ses réalisations : la diminution de la TPS.
Bref, Paul Crête demeure convaincu qu’il est plus profitable pour un comté du Québec d’être représenté par un député du Bloc, même si celui-ci est condamné à siéger dans l’opposition. Il prend son bilan à témoin. Pour Denis Laflamme, c’est sur la glace que se joue la partie et non dans les estrades. Coup de sifflet. Fin de la première période.

