SAINT-JEAN-PORT-JOLI – L’ethnologue Jean Simard a reçu, samedi dernier, le prix Philippe-Aubert-de-Gaspé, remis par le Salon du livre de la Côte-du-Sud, à un auteur né ou vivant sur ce territoire.
La Côte-du-Sud compte actuellement 70 auteurs vivants, éligibles pour ce prix. Le choix du jury s’est arrêté cette année sur un résidant de Sainte-Louise, ethnologue, historien de l’art et auteur de plusieurs ouvrages sur le patrimoine religieux, M. Jean Simard.
M. Simard a enseigné l’ethnologie du Québec et des francophones en Amérique du Nord à l’Université Laval de 1972 à 2000. Il se spécialise dans les champs de l’iconographie, de l’art populaire, de la religion populaire et du patrimoine religieux.
Survol de sa carrière
Jean Simard a publié une dizaine d’ouvrages, dont « Les arts sacrés au Québec » (1989), « Les croix de chemin du Québec. Inventaire sélectif et trésor » (1994), « L’Art religieux des routes du Québec » (1995) et « Cimetières. Patrimoine pour les vivants » (2008). M. Simard est aussi un conférencier recherché. Il a fourni des prestations à la radio et à la télévision, écrits des scénarios de films documentaires et d’expositions thématiques, etc.
En 1990, M. Simard reçoit la médaille Luc-Lacourcière, décernée chaque année par la Faculté des lettres de l’Université Laval à l’auteur du meilleur ouvrage sur l’ethnologie des francophones en Amérique du Nord. En 1995, il est reçu à la Société royale du Canada. L’Association canadienne d’ethnologie et de folklore lui décerne en 2005 son prix Marius-Barbeau pour souligner l’excellence de sa carrière d’ethnologue.
Jean Simard poursuit ses activités scientifiques, en tant que membre du comité de rédaction et secrétaire de Rabaska, revue de la Société québécoise d’ethnologie. Il est président de la Société québécoise d’ethnologie.

Jean Simard, accompagné du président d’honneur du Salon du livre Paul Crête et de Monique Miville-Deschêsnes
Photo: Maurice Gagnon
Présentation
Au-delà des réalisations de M. Simard, Mme Monique Miville-Deschênes a présenté le récipiendaire comme un ami, un « prospecteur de beauté, passionné de l’art populaire du Québec, passionné du réel, un réel présent et passé qui nous laisse parfois bien indifférents, parce que trop ordinaire. »
« Jean, c’est l’ami doux, posé, rassurant, sensible. Fiable. Le gardien de notre âme collective », a dit Mme Miville-Deschêsnes.
Arthur Fournier
Jean Simard avouait aussi travailler à la publication prochaine d’un tapuscrit de M. Arthur Fournier (1861-1931). Intitulé « Mémorial de Saint-Jean-Port-Joli », ce document se trouve présentement au Centre d’archives de la Côte-du-Sud. M. Fournier a été sculpteur, menuisier, journaliste pour l’Action catholique et écrivain. Il aurait été le maître à sculpter de Médard Bourgault, selon M. Simard.
C’est aussi Arthur Fournier qui avait identifié la tombe du « pauvre matelot ». Ce marin anglais, malade, avait été déposé sur la grève à Saint-Jean-Port-Joli. Il est mort pendant que des hommes étaient partis chercher de l’aide. Protestant, il n’a pu être enterré dans le cimetière catholique. Il le fut sur la grève.
Arthur Fournier a retrouvé la place et érigé un monument en 1922; il était accompagné de Jean-Julien Bourgault [né en 1910], raconte M. Simard. Le monument existe toujours. Il a été restauré il y a deux ans par la fille de Jean-Julien, Nicole.
