SAINT-JEAN-PORT-JOLI – À mon arrivée, Joe Bin Chaud était déjà assis sur un fauteuil de cuir devant la fenêtre du café, cheveux en broussailles, terminant sa première tasse. Lorsqu’il a levé les yeux, parions que je venais de le sortir d’une rêverie où se bousculaient les paroles des deux chansons qui lui restent à compléter avant d’enregistrer son premier album.
Réglons la question tout de suite. D’où vient ce nom de Joe Bin Chaud? D’abord d’un jeu de mots formé de son vrai nom : Jonathan Robichaud Bernier. Et aussi, il ne s’en cache pas, parce qu’il aime la fête, n’hésitant pas à la fin d’un show à accepter un shooter ou deux en échange d’une chanson.
Auteur-compositeur-interprète, Jonathan est né à Saint-Jean-Port-Joli. Il a ensuite étudié à Jonquière en Technologie des médias dans l’espoir de faire de la radio. C’est d’ailleurs derrière un micro qu’il a travaillé durant plusieurs années, notamment en Abitibi et à Edmundston. Il a habité divers endroits avant de décider aux premières lueurs de 2015 de revenir s’installer dans sa ville natale. La radio ne l’intéressait plus.
« J’ai commencé à jouer pour jammer au cégep », dit-il. Puis il a fait partie d’un groupe où il a écrit des chansons en anglais. Revenu dans son coin de pays, il a adopté tout récemment le nom de Joe Bin Chaud et a composé des chansons en français. Récemment, il a remporté le concours de Belle et Bum, ce qui nous a permis, le 7 mars dernier, de le voir et de l’entendre dans cette émission à Télé-Québec. La même où, drôle de coïncidence, Klô Pelgag, une autre fille du coin dont le nom d’artiste est également formé de son vrai nom, se produisait.
Simplement
Joe occupe maintenant des emplois en usine, ce qui lui permet de mener en parallèle sa carrière de musicien. « Je sens que c’est bien parti, que ça va bien aller », lance-t-il confiant. Après son passage à l’émission, il a fait son premier spectacle à Saint-Jean-Port-Joli, au bar de la Coureuse des grèves. Muni de sa guitare et de son harmonica, il veut faire sa musique simplement, en toute authenticité de ce qu’il est dans la vie. Il chante ses compos et emprunte quelques pièces à des artistes qu’il aime comme les Colocs ou Pépé.
C’est la même simplicité qu’il impose à la création de son premier album. Il travaille chez lui avec ses équipements. Les gens pourront l’acheter lors des spectacles ou dans quelques points de vente. Dans ses chansons, il aborde tes thèmes comme l’argent, le pétrole, l’hiver et même La Voix. Joe a probablement déjà commencé à enregistrer. La sortie est prévue vers le mois de juin, peut-être avant, accompagnée d’un spectacle de lancement.
Petite-Vallée
D’abord et avant tout, Joe veut chanter. « Je suis disponible et je ne coûte pas cher », dit-il en riant. Fort de la tape dans le dos que vient de lui donner Télé-Québec, il s’est inscrit au Festival de Petite-Vallée dont il attend des nouvelles. Pour suivre les développements dans la carrière de Joe Bin Chaud ou pour trouver ses coordonnées pour l’engager, il réfère à sa page Facebook. Pour la trouver : tapez Joe Bin Chaud.
En quittant le Café Bonté Divine où se déroulait l’entrevue, j’ai fait un détour par le fleuve. Le soleil, sur les glaces, lui donnait un reflet cuivré où les écumes s’accumulaient le long du quai comme des litres de mousse de bière sur le rebord d’un bock immense. Ouais… de quoi rendre Joe bin chaud…