La Boîte fraîcheur en quête de solutions pour assurer sa pérennitémaurice_gagnon20160128

SAINTE-ANNE-DE-LA-POCATIÈRE – Le financement public pour La Boîte fraîcheur se termine à la fin janvier. Le projet, dont Moisson Kamouraska est fiduciaire, est en quête de solutions pour assurer sa pérennité. Les demandes de boîtes, en hausse, confirment l’utilité d’un tel service de distribution de fruits et légumes.

La Boîte fraîcheur était subventionnée par la Conférence régionale des élus (CRÉ) du Bas-Saint-Laurent. Elle a été abolie par le gouvernement libéral. La CRÉ avait investi 154 000 $ dans le projet pilote et 255 000 $ dans la phase de déploiement. « On est rendu à voler de nos propres ailes », lance la directrice de Moisson Kamouraska, Mireille Lizotte.

La Boîte fraîcheur est présente dans trois MRC (Kamouraska, Rivière-du-Loup et Les Basques). Le service est passé de cinq à 25 points de chute. 

« Notre but est de combler des déserts alimentaires », poursuit Louise Chrétien, coordonnatrice. La Boîte veut aussi promouvoir l’achat local et être un geste de solidarité. Il faut faire tomber l’idée, dit-elle, que le service s’adresse uniquement aux personnes défavorisées.

50 % de boîtes subventionnées

En moyenne, le projet livre 176 boîtes aux deux semaines. La moitié des clients paient la Boîte fraîcheur à prix réduit parce qu’il sont subventionnés, souligne madame Lizotte. 

Le budget annuel de la Boîte fraîcheur représente des dépenses de 84 000 $ et des revenus de 52 000 $, résume Louise Chrétien. Le manque à gagner est de 32 000 $. 

Ce qui coûte cher, c’est l’achat des fruits et légumes, ajoute Mme Lizotte. La fluctuation des prix dans ce marché est une difficulté à laquelle la Boîte fraîcheur est confrontée.

L’effort de rationalisation des dépenses est insuffisant pour combler la perte. Au Kamouraska, Moisson peut affecter une part des 7 000 $ qu’il reçoit du programme Mangez mieux aux boîtes subventionnées. Mais cela ne règle pas le problème pour les deux autres MRC. 

Une partie de la solution

Une partie de la solution passerait par une hausse substantielle de la vente de boîtes non subventionnées. 

« Pour accroître la part d’autofinancement du projet, le ratio devrait être de 35 % de boîtes subventionnées contre 65 % non subventionnées », explique la directrice de Moisson.

Madame Lizotte croit en outre que certains aspects dans la façon de donner le service pourraient être revus. Par exemple, en faisant passer de trois à deux le format des contenants afin de réduire la manutention.

Depuis une semaine, Moisson Kamouraska a rapatrié la mise en boîte des fruits et légumes qui se faisait à Saint-Pacôme à ses locaux de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ce qui a permis de réaliser une économie. 

En croissance

Bref, depuis qu’il a été lancé, le service de la Boîte fraîcheur croît en popularité, si bien qu’il a même une émission de cuisine, Cuisinez votre boîte fraîcheur, sur les ondes de MAtv. 

Alors que l’argent se fait de plus en plus rare pour les entreprises d’économie sociale, le défi est de trouver d’autres façons de financer le service pour en assurer la survie.

« Ce qui nous manque, lance Mireille Lizotte, c’est le pont pour se rendre sur l’autre rive. »