SAINT-JEAN-PORT-JOLI — Croyez-le ou non, mais le diable, les fées et les feux-follets ont fréquenté la Côte-du-Sud. Ils appartiennent du moins à l’imagination de nos ancêtres et de leur sens du merveilleux. Publié aux éditions Septentrion sous la direction de Gaston Deschênes et Pierrette Maurais, Contes et légendes de la Côte-du-Sud, relate 29 de ses histoires fabuleuses qui ont forgé notre patrimoine littéraire.
Selon l’historien Gaston Deschênes, ce livre s’inscrit dans le mouvement littéraire de l’abbé Henri-Raymond Casgrain qui, en janvier 1860, publiait dans le Courrier du Canada une légende intitulée « Le tableau de la Rivière-Ouelle. » Au cours du demi-siècle suivant, il a été suivi par Joseph-Charles Taché, de Kamouraska, Philippe Aubert de Gaspé, de Saint-Jean-Port-Joli, Eugène Renault, de Saint-Thomas, Faucher de Saint-Maurice, de Beaumont, et plusieurs autres. Des auteurs, selon monsieur Deschênes, qui figurent parmi les grands de notre littérature. On y retrouve même un texte publié en 1892 par une femme, Azilia (Henriette Morin dite Valcourt). L’une des premières femmes journalistes au Québec, elle a aussi signé plusieurs chroniques, poèmes, chansons, contes et romans.
Ce recueil remplace celui publié en 1994, épuisé depuis plusieurs années, et compte 16 légendes de plus que son cadet. De 13 légendes, on est passé à 29. Toute l’iconographie a été renouvelée principalement avec des gravures des éditions anciennes des légendes choisies.
Contexte historique
En plus de témoigner de l’imagination de nos ancêtres, ces textes nous en apprennent beaucoup sur la société de l’époque. Ils « se situent dans un réel contexte historique et géographique et constituent des documents ethnographiques sur la Côte-du-Sud et ses habitants au XIXe siècle », ajoute monsieur Deschênes. Ils ont été présentés, annotés et mis en pages pour accompagner les lecteurs dans un voyage sur la Côte-du-Sud, à la découverte des lieux évoqués par les conteurs, de Beaumont à Kamouraska.
Selon Gaston Deschênes, cet ouvrage vient aussi combler un vide laissé par les Éditions Trois-Pistoles qui ont « oublié la Côte-du-Sud » dans la série de « Contes, nouvelles et récits. » Seulement sept textes de cette série que les Éditions Trois-Pistoles ont rattachés à l’ouvrage consacré au Bas-Saint-Laurent et à celui consacré à la région de Québec, se retrouvent dans le présent recueil, souligne Gaston Deschênes.
D’un fait réel
Selon Pierrette Maurais, une légende contrairement au conte part toujours d’un fait réel. Elle est située dans le temps. Issue de la tradition orale, la légende évolue. Fred Pellerin peut être facilement qualifié de créateur de légendes.
Natif de Saint-Jean-Port-Joli, Gaston Deschênes est titulaire d’une maîtrise en histoire de l’Université Laval. Auteur de plusieurs ouvrages sur la Côte-du-Sud, il est maintenant historien autonome, après plusieurs années passées dans la fonction publique, dont 30 comme historien à l’Assemblée nationale du Québec.
Originaire de La Pocatière et titulaire d’une maîtrise en ethnologie et d’un certificat en archivistique de l’Université Laval, Pierrette Maurais siège sur le conseil d’administration de la Fondation Héritage Côte-du-Sud et sur celui de la Société historique de la Côte-du-Sud et publie régulièrement dans la revue de cette société. Chercheure autonome, elle travaille principalement au Centre d’archives de la Côte-du-Sud.
L’ouvrage est publié en collaboration avec la Fondation Héritage-Côte-du-Sud qui a été créée en 1987 afin d’appuyer financièrement la Société historique de la Côte-du-Sud et son centre d’archives régional. Tous les droits d’auteur iront à la Fondation.
« Contes et légendes de la Côte-du-Sud » sera lancé, à 14 h, le 28 avril prochain au Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli et le 5 mai au Musée de Kamouraska.
