SAINTE-HÉLÈNE – Au moment où vous lirez ces lignes, Nathalie Dumais de Sainte-Hélène sera en train de réaliser son plus grand défi en course à pied, à ce jour. Elle participe à un raid de 161 kilomètres, ininterrompu, en autarcie, dans le désert au sud du Maroc.
L’athlète de 42 ans a pris le départ le 15 mars à 8 heures. Elle devra compléter le parcours en dedans de 56 heures. Des relais de contrôle sont prévus à tous les 22 kilomètres pour obtenir les points de localisation GPS. Même si le séjour s’échelonne du 13 au 20 mars, la course se tient, elle, du 15 au 17.
Nathalie Dumais a déjà participé à deux raids dans le désert, le premier en 2006, en Mauritanie, et le second en Tunisie, en 2008. La même année, elle s’est classée 1re chez les Femmes à la Connonball de 120 km dans les landes françaises.
Nathalie Dumais effectue sa 3e course dans le désert
Autonomie
Qu’est-ce que l’extrême-runners a de particulier? « Il se déroule non-stop et les coureurs seront entièrement autonomes », dit Nathalie Dumais. Elle doit transporter la nourriture et les boissons pour la durée de la course, des vêtements plus chauds pour la nuit et un sac de couchage.
L’aventurière dormira à belle étoile, allongée sur les dunes. Le poids de sa charge est d’environ cinq kilos. Cela ne diminue en rien la passion qui l’anime. « Il faut vivre une nuit dans le désert pour voir la tranquillité qui l’habite, la pureté », dit-elle.
L’imprévue
Rencontrée avant son départ, Mme Dumais avouait ne pas savoir trop à quoi s’attendre. « Il y aura des dunes, des cratères, tous les types de sol », dit-elle. Lors d’un marathon sur une route conventionnelle, Nathalie Dumais court à 12 km/h. Là-bas, elle prévoit courir à environ 7 km/h. Elle veut faire le plus de distance possible le 1er jour.
Même si au départ une amie de Rimouski accompagnera Nathalie Dumais, il est peu probable que le duo conserve le même rythme bien longtemps. Une bonne partie du trajet sera fait en solitaire, selon Mme Dumais.
Difficultés
Nathalie Dumais soutient qu’il est plus difficile de courir à la chaleur qu’au froid. Elle explique aussi que l’estomac peut mal réagir à l’effort. « Il ne veut pas prendre de nourriture, mais il faut lui en donner », dit-elle.
L’athlète court depuis 2001. Elle s’entraîne régulièrement et participe à trois marathons par été. Son but : en avoir fait 50 à 50 ans. Mme Dumais aime beaucoup les épreuves qui requièrent de l’endurance. Elle insiste aussi sur l’importance de l’aspect mental dans sa préparation.
Mariée à Roch Hébert, le couple a deux filles, Joëlle, 18 ans, et Mauranne, 14 ans. La même passion anime Joëlle. Elle a commencé à courir des 5 km et 10 km. Cet été, elle voudrait faire son 1er marathon. Mauranne préfère le hockey. Elle fait d’ailleurs partie de l’équipe féminine du Québec. Roch est un adepte de ski de randonnée.
Nathalie Dumais, Rock Hébert et leurs deux filles, Joëlle et Maurane
Photo : Jocelyn Landry, Maître photographe
La ferme
De plus, la famille Hébert-Dumais exploite une ferme laitière Holstein à Sainte-Hélène, la ferme Rotaly. Le 3 février, celle-ci a obtenu le titre de Maître éleveur à Sainte-Adèle. Dans la revue Info Holstein d’avril-mai dernier, Rotaly figure comme le 2e troupeau en conformation canadien dans la catégorie 40-75 vaches.
Selon Mme Dumais, ces performances démontrent que le sport ne nuit en rien aux activités de l’entreprise. Elle affirme d’ailleurs faire passer sa famille et son travail avant son entraînement. Nathalie Dumais se réserve une heure par jour pour courir en compagnie de son chien, Arnold.
Nathalie Dumais s’entraîne avec son chien, Arnold
Photo: Maurice Gagnon
Depuis que ses exploits sont diffusés dans les médias, Nathalie Dumais est invitée à prononcer des conférences. Toujours, elle insiste sur l’importance de se fixer de grands rêves et de prendre les moyens pour les atteindre.