SAINT-PASCAL – On parle souvent des exploits réalisés par les hommes forts, comme si ceux-ci en ont l’apanage. Or, une femme, Marie-Louise Sirois, considérée comme la femme la plus forte du monde, pouvait en accoter plus d’un. Mieux encore, elle est née à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1866.
On parle peu aujourd’hui des tours de force de Mme Sirois probablement parce qu’elle n’avait que douze ans lorsqu’elle a émigré aux États-Unis avec sa famille. Les exploits de cette femme sont consignés dans un livre intitulé « Athlètes canadiens-français » écrit par E.Z. Massicotte en 1909. C’est M. Pierre Kidd qui a déniché cet ouvrage chez un antiquaire.
Le livre raconte que dès l’âge de 17 ans, Marie-Louise Sirois stupéfiait ses compagnes en réalisant des tours que bien des hommes ne pouvaient pas exécuter. Par exemple, elle pouvait à deux ou trois reprises soulever un baril de 243 livres jusqu’à la hauteur d’un comptoir.
Par hasard
C’est toutefois par hasard, à 25 ans, qu’elle a découvert son extraordinaire force alors que son mari, Henri Cloutier, venait d’ouvrir un gymnase très fréquenté, à Salem au Massachusetts. Des amateurs tentaient de soulever d’une seule main un plateau sur lequel on avait déposé 400 livres d‘haltères. Elle s’essaya et réussit le tour du premier coup. Le lendemain, elle fit ajouter 75 livres et renouvela cet incroyable tour de force.
Marie-Louise Sirois commença à s’entraîner et établit des records lors des représentations qu’elle donna dans les principales villes du Canada et des États-Unis. Le livre rapporte les différents records établis par cette femme.
Elle soulevait de terre 510 livres d’une seule main. Une illustration contenue dans le livre montre un tour de force appelé soulevé « à la Kennedy » où la femme est représentée en train de soulever des poids à deux mains à l’aide d’une barre qu’elle passe entre ses jambes. Mme Sirois pouvait soulever jusqu’à 1 000 livres de cette façon.
Une plate-forme de 2 500 livres
Parmi les exploits rapportés, l’auteur soutient que la femme parvenait à soulever un poids de 800 livres au moyen de courroies fixées autour du cou. Elle pouvait également soulever avec le dos une plate-forme chargée de 2 225 à 2 500 livres. Elle pouvait retenir deux chevaux de 1 400 livres à la manière de Louis Cyr.
Marie-Louise Sirois est décrite comme une grande femme de cinq pieds et dix pesant 185 livres. Ses frères, Élie et Arthur, étaient aussi considérés comme des athlètes valeureux. Son époux était également considéré comme un homme fort. Il dévissa un haltère de 205 livres épaulé d’une main et souleva 1 185 livres avec des courroies en 1903, à Québec.