SAINT-ANDRÉ – À peine deux ans après son démarrage, la Microbrasserie Tête d’Allumette de Saint-André remporte un succès indéniable auprès de la clientèle régionale et des touristes de passage.
Un succès dont la portée était pratiquement impossible à prévoir, de l’avis des propriétaires Élodie Fortin et Martin Desautels. « Nous savions qu’il y avait un besoin et un intérêt pour ce genre de lieu et ce type de produit dans la région », raconte Élodie Fortin, bien installée dans cette microbrasserie abritée par une chaleureuse maison ancestrale, qui lui offre un cachet tout particulier.
« La croissance exponentielle de l’achalandage après seulement quelques mois d’opération nous a effectivement surpris. Dans des projets comme ceux-là, il y a toujours des moments de doute. Aujourd’hui, nous pouvons dire que les gens nous ont complètement adoptés », dit-elle.
Ce qui a aussi surpris le couple, c’est que sa clientèle est composée de gens de tous âges et de différentes origines. « C’est un succès en soi, de pouvoir rejoindre des personnes de différents horizons ».
Plusieurs ingrédients peuvent expliquer ce succès. Peut-être est-ce le choix des lieux au panorama unique, en bordure du fleuve St-Laurent ou le caractère unique de la méthode de fabrication de la bière, puisqu’il s’agit du seul endroit où l’on brasse la bière sur feu de bois en Amérique.
Qui plus est, s’il était essentiel d’offrir aux consommateurs la salle de dégustation en période estivale, Élodie Fortin et Martin Desautels ont aussi fait le pari d’ouvrir leurs portes en basse saison, ce qui a très bien fonctionné durant l’hiver 2014-2015. Il semble que le lieu soit vite devenu un point de ralliement pour la population locale.
Les deux entrepreneurs n’ont aussi pas hésité à devenir des ambassadeurs solidaires pour la région du Kamouraska. « Pour nous, la dynamique des entreprises du Kamouraska est le point de départ du rayonnement de la région. Plus nous sommes nombreux, chacun dans nos créneaux, à confectionner des produits d’exception, plus le secteur en entier en bénéficie », affirme Élodie. « Il y a des beaux et bons produits partout sur le territoire et entre nous, il faut s’entraider ».
Ainsi, ils utilisent des produits d’ici pour la fabrication de leurs bières, comme l’orge de la ferme Raku de Saint-Germain et offrent une carte d’aliments à grignoter, qui propose entre autres les saucissons de l’entreprise Grelots, Bâton et scie. « Nous travaillons à l’élaboration d’une bière 100 % Kamouraska, bière qui devrait voir le jour d’ici quelques mois ».
Gestion de la croissance
La Microbrasserie Tête d’allumette a dû gérer sa croissance et son succès depuis son ouverture. Évidemment, l’intérêt au Québec pour les microbrasseries est très présent. « Ce serait facile de s’éparpiller, mais on revient constamment à ce que l’on voulait au départ. Nous avons voulu créer un lieu de rassemblement et de plaisir, et nous tenons à rester heureux dans une gestion saine de l’entreprise », explique le couple.
Il ne faut pas oublier que la Microbrasserie Tête d’Allumette est toute jeune et n’a obtenu son permis de brassage qu’en mai 2014.
Ainsi, alors qu’Élodie se concentre principalement sur la gestion comptable, les ressources humaines et le service à la clientèle, Martin travaille à l’élaboration et la conception des produits, le déploiement des lieux et la vision globale de l’entreprise.
Tête d’allumette brasse maintenant sept bières, qui seront offertes en différents moments, selon la disponibilité, pour la clientèle locale d’abord, mais aussi pour les touristes qui prendront d’assaut la région prochainement. Il s’agit de la Tête Carrée, la Tête de Pioche, l’Apache, la Gasket de Tête, la Zizanie, la Tête de Houblon et la Tête dans le Sieau. Élodie et Martin espèrent également, quand le temps le permettra, mettre en place un réseau structuré de visite et d’interprétation de la fabrication des bières. La fenestration généreuse de l’unité de production permet de bien voir le travail de l’équipe qui s’affaire à concocter de divins nectars.
L’entreprise emploie pour le moment, en plus des propriétaires, deux personnes à temps plein en hors saison et plus d’une dizaine durant l’été.