Trois représentants de la MRC de Kamouraska ont déposé un mémoire devant la Commission de l’Agriculture, des Pêcheries, de l’Énergie et des Ressources naturelles le 16 mars dernier à Québec. Ce mémoire exprime les préoccupations de la MRC quant au phénomène d’accaparement des terres agricoles.
« On veut conserver le modèle de ferme familiale qui a fait ses preuves et qui contribue à la vitalité du territoire », résume le préfet de la MRC de Kamouraska, M. Yvon Soucy. Il était accompagné de MM. Rosaire Ouellet, maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, et Gervais Darisse, maire de Saint-André, lors de la présentation du mémoire.
L’inquiétude la MRC quant à la question de l’accaparement des terres est née essentiellement depuis que le groupe d’investisseurs Pangea a acheté des terres dans la région. Selon M. Soucy, le modèle de ferme familiale convient bien à la région, ce qu’on risque de perdre avec des superficies plus grandes. Les élus s’interrogent aussi sur les retombées locales lors des achats.
Valeur des transactions
Yvon Soucy souligne qu’un investisseur comme Pangea est prêt à payer plus cher pour l’achat de terres, ce qui entraîne un effet à la hausse sur les transactions. Cette préoccupation est partagée par la relève agricole.
Selon Gervais Darisse, il n’est pas nécessaire de posséder des superficies de 1000 hectares pour fonctionner en agriculture. On peut y arriver avec 50 ou 100 hectares, dit-il. L’une des recommandations du moratoire est d’ailleurs de limiter à 100 hectares, pour une période de trois ans, la superficie que toute personne ou entité peut acquérir.
Droits de mutation
Le mémoire propose que le gouvernement voit à ce que les politiques et programmes en place soient adaptés aux réalités des fermes familiales et à la relève. Il faut aussi s’assurer que les entreprises telles Pangea ne soient pas exonérées des droits de mutation, ajoute M. Darisse.
« Si Pangea veut s’installer sur des terres non utilisées du haut pays, il est le bienvenu », ajoute M. Darisse. Ces terres pourraient être adéquates pour recevoir certaines cultures spécialisées, ce qui permettait de dynamiser le territoire tout en apportant un bénéfice économique, ajoute le mémoire.