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La Pointe-à-Lacaille révèle de nombreux secrets

L’été dernier, une équipe d’archéologues a réalisé des fouilles au site de Pointe-à-Lacaille. Les archéologues sont intervenus sur le site des maisons Bélanger où l’on retrouve les vestiges de deux habitations ayant appartenu à une importante famille souche de Montmagny.

Durant le Régime français, la terre où est situé le site faisait partie de la Seigneurie de la Rivière-du-Sud et se trouvait dans les limites de la paroisse Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-Lacaille (vers 1671 — 1771). C’est l’archéologue Louis-Philippe Picard qui a découvert le site des maisons Bélanger en 2007 et qui y a dirigé une première campagne de fouilles en 2013. Caroline Mercier et son équipe ont par la suite pris le relais et réalisé les campagnes de fouilles 2014 et 2015.

Lors de la plus récente campagne, ce sont les vestiges de la Maison Pierre Bélanger (vers 1716-1762) qui ont été recelés. En 2015, les archéologues ont mis au jour 2 135 artéfacts et écofacts, dont plusieurs portent des traces de l’incendie de 1757 et attestent le statut social élevé et les manières de table raffinées de la famille Bélanger. C’est le cas d’un couvercle de cafetière en terre cuite grossière de l’Italie du Nord qui confirme la consommation de café, une boisson exotique que très peu d’habitants de la Nouvelle-France pouvaient s’offrir puisqu’elle était importée à grands frais du Yémen et des Antilles.

Les archéologues ont aussi dégagé cinq vestiges architecturaux (quatre fondations de murs et une base de foyer) qui permettent de mieux comprendre l’architecture de la maison et son évolution dans le temps. Ces découvertes laissent, entre autres, croire que contrairement à ce qu’ils pensaient au départ, le réaménagement du logis aurait été fait en deux phases : d’abord la construction d’un foyer dans le mur pignon ouest, puis l’ajout d’un réchaud et d’un four à pain pour moderniser la cuisson des aliments.

Les analyses spécialisées ont aussi révélé la présence de restes d’insectes et de plantes non carbonisés, ce qui en dit beaucoup sur les évènements ayant suivi la catastrophe de décembre 1757. Les différentes espèces de coléoptères et de fourmis identifiées suggèrent que la maison ait été abandonnée durant au moins un été entre l’incendie et la démolition finale du bâtiment.

Ces nouvelles données concordent avec les informations historiques indiquant que Pierre Bélanger (1717— ?) et Élisabeth Deneau (1725 —?) se sont installés temporairement dans la paroisse Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud entre 1758 et 1762.