Le cabotage sur le Saint-Laurent, une tradition

Nul besoin d’une stratégie maritime avant les années 1860 pour utiliser le fleuve et exploiter ses ressources. C’était la vie quotidienne à l’époque. De nombreuses goélettes à voile faisaient la navette entre les petits quais des paroisses de la Côte-du-Sud et Québec pour le transport de denrées, de marchandises diverses et de bois.

Au XIXe siècle les gens de mer se répartissent dans les métiers suivants, navigateurs, pilotes, marins et constructeurs de bateaux. Pour favoriser le cabotage entre les paroisses, les constructeurs de navires inventent la goélette à fond plat qui permet à l’embarcation d’accoster à marée basse en l’absence de quai. Le capitaine Honorius Fournier de L’Islet utilise encore une telle goélette au début des années 1900.

Dans son livre sur Les goélettes à voile sur le Saint-Laurent, l’historien Alain Franck raconte que les cultivateurs-navigateurs font de courtes distances avec des charges ne dépassant pas 40 tonneaux. Certains appelés traders font la navette entre les paroisses pour acheminer des denrées vers Québec et même vers la Côte-Nord. Leurs goélettes se transforment en véritable magasin général. Les navigateurs transportent des denrées sur de longues distances jusque dans les provinces maritimes.

Toutefois, avec les années, le cabotage du bois prit une certaine importance à la faveur de l’industrie du papier. C’est le cas du quai de L’Islet. On raconte que le père du célèbre explorateur Joseph-Elzéar Bernier transportait le bois jusqu’en Irlande. Cent ans plus tard, des goélettes de Charlevoix s’arrêtent au quai de L’Islet pour l’achat de bois de pulpe destiné aux papeteries de Trois-Rivières. D’autres s’arrêtent au quai de Kamouraska. Une carte postale du début des années 1900 a immortalisé la goélette Don de Dieu qui a longtemps été utilisé pour le cabotage.

Le cabotage entre les paroisses de la Côte-du-Sud jusqu’à Québec déclina cependant après l’arrivée du chemin de fer et du transport routier.