Le fanatisme religieux est un phénomène qui se multiplie au XXIe siècle, on prévoit ce siècle sera le « théâtre de violents affrontements » entre les fondamentalistes.
Alexandre Lacroix propose différentes explications du problème dans un article qu’il nomme « Le choc des fanatiques »1.
Quelles seraient les causes de ce phénomène?
D’après Peter Sloterdijk et Magnus Enzenberger, les religions et la dynamique du capitalisme mondial seraient responsables de toute cette violence. Le philosophe allemand Sloterdijk affirme que l’existence de trois religions à prétention universelle engendre à elles seules de multiples fronts de guerre.
Quant à Enzenberger, le penseur allemand, les religions ne seraient qu’un prétexte de violence.
Il définit le terrorisme comme le résultat de la rage des perdants, de ceux qui ne tirent pas profit du capitalisme, de la concurrence et de la mondialisation.
René Girard, l’universitaire français de renommée, prétend que les guerres et le désastre écologique consistent à ce qui est écrit dans l’Apocalypse de Jean.
Sa solution?
Le christianisme, la seule religion qui met en scène le sacrifice de Dieu pour le salut des hommes.
La situation est grave, particulièrement en situation de crise financière. L’affirmation d’Enzenberger me paraît juste : il est évident que de tels gestes ne peuvent être réalisés que par des « perdants ».
Les terroristes n’agissent certainement pas par pur plaisir. Si leur situation économique, spirituelle etc. était enviable, ils ne chercheraient pas à détruire ou à tuer.
Toutefois, je ne pense pas que la religion soit un prétexte; je crois plutôt qu’elle est une source de motivation. Les fondamentalistes pratiquent leur religion rigoureusement et je crois que cela les pousse à agir.
Ils doivent considérer la parole Sainte probablement trop au sérieux et ne prennent pas la distance nécessaire pour interpréter les écrits judicieusement.
Tous veulent défendre leur Dieu alors qu’il n’y en a qu’un etc… Je compare ces fondamentalistes à l’Abraham de Woody Allen2; cet Abraham est prêt à sacrifier son fils pour Dieu alors que Celui-ci ne fait que plaisanter.
Il m’est d’avis que les valeurs transportées par les écrits religieux étaient justifiées à l’époque de leur rédaction. Certaines ne conviennent plus à la société du XXIe siècle.
Ma solution?
Avant tout, il est primordial que les lecteurs développent leur esprit critique face aux textes. Cet esprit critique se développe par l’éducation. Ensuite, il faut réformer les écrits, les ajuster à la société contemporaine.
Finalement, il faut guider les adeptes de façon à s’assurer qu’ils interprètent les textes sacrés avec sagesse. Je dirais que la réflexion de René Girard est intéressante parce qu’elle résume une partie de la naissance du christianisme.
Toutefois, elle ne m’apparaît évidemment pas envisageable ni réaliste parce que le sacrifice de Dieu n’est pas la réponse à tous les problèmes.
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1 LACROIX, Alexandre. « Le choc des fanatiques », Dossier le XXIe siècle religieux, Philosophie Magazine, mensuel no.22 (septembre 2008), p 52-53
2 ALLEN, Woody. Opus 1 et 2, France Loisirs, 1980