Le Grand Tronc, premier chemin de fer sur la Côte-du-Sud

« Les trains font de la station de L’Islet le lieu où l’on dîne », telle est l’affirmation du polygraphe James MacPherson lorsqu’il s’amuse à décrire une excursion en train dans son Album du touriste paru en 1872. Cette envolée littéraire montre bien que l’arrivée du chemin de fer dans la région a marqué l’économie et la vie quotidienne.

Constituée dans le but de fournir une ligne de chemin de fer sur tout le territoire du Canada-Uni, la compagnie de chemin de fer du Grand Tronc est mise sur pied en 1852. Les travaux de construction de cette ligne s’échelonnent sur plusieurs années. Le train arrive pour la première fois à Montmagny en décembre 1855. Mais il faut attendre cinq ans avant qu’il traverse la région.

Le 17 octobre 1859 est une date charnière dans l’histoire de la Côte-du-Sud. C’est l’inauguration de la ligne entre Lévis et Rivière-du-Loup en présence d’Étienne-Paschal Taché, l’un de ses promoteurs. À l’époque, il faut six heures pour se rendre de Lévis à Rivière-du-Loup. Entre 1854 et 1860, on verra donc apparaître de petites gares à L’Islet, Sainte-Louise, La Pocatière, Rivière-Ouelle, Saint-Pascal, Saint-André, Saint-Philippe-de-Néri et Saint-Alexandre.

Des écrivains se sont inspirés du chemin de fer du Grand Tronc pour rédiger des textes littéraires et poétiques. Mentionnons La grande tronciade ou itinéraire de Québec à Rivière-du-Loup, un texte poétique et humoristique publié en 1866 par l’avocat de L’Islet, Arthur Cassegrain. Dans un long texte paru dans la Lyre d’Or, Auguste Béchard (1828-1893) nous livre de belles pages sur sa traversée de la Côte-du-Sud en train. Il nous parle du chef de gare de Saint-Pascal, un dénommé LeBel qui est l’un des plus respectés dans la région.