De modeste entreprise en incubation entre les murs du CDBQ, Le Labo – Solutions Brassicoles poursuit sur sa lancée en investissant 1,4 M$ dans un tout nouvel espace qui lui est aujourd’hui entièrement dédié. Partir à la conquête des marchés hors Québec est un rêve qui peut maintenant se concrétiser.
Dire que Le Labo était à l’étroit dans ses anciens locaux du CDBQ n’est pas loin de la réalité. Installée dans l’incubateur bioalimentaire, l’entreprise occupait un petit local de production, et partageait les laboratoires avec le personnel du CDBQ ou les autres entreprises en incubation.
L’agrandissement de l’incubateur, réalisé au courant de 2019, a apporté de nouvelles possibilités. Le Labo y a déménagé ses pénates peu de temps après, mais toujours dans un esprit de partage avec les autres. Depuis quelque temps, elle occupe en exclusivité une partie de ces nouveaux espaces. « C’est le jour et la nuit. On va pouvoir facilement tripler, voire même quintupler notre chiffre d’affaires actuel grâce à ces nouvelles installations. Tout a été réfléchi en ce sens », indique Maxime Clément, directeur général.
Une expertise recherchée
Le Labo développe des levures servant à la production de bières. Son marché principal rassemble des microbrasseries artisanales ainsi que des brasseurs de taille moyenne ou grande, dont la production se fait essentiellement en usine. Boréale, La Barberie et Ras L’Bock sont du nombre de ses clients. Si l’entreprise a connu une croissance moyenne annuelle de 50 % depuis cinq ans, elle vit une véritable explosion depuis deux ans, ce qui l’a incité à réaliser d’importants investissements.
« Avant, avec les espaces qu’on avait, notre production était pratiquement artisanale. Nos nouveaux locaux et nos nouveaux équipements nous permettent de nouvelles possibilités en contrôle qualité et en automatisation qui vont réorienter davantage le travail de nos employés vers la recherche et développement et l’amélioration de nos produits », résume le directeur général.
Le Labo – Solutions Brassicoles emploie actuellement 15 personnes, en plus d’un stagiaire. Elle a créé récemment un ferment inspiré de ceux utilisés pour le brassage de bières de type New England IPA. Composé de levures tirées à 100 % du terroir québécois, elle a poussé l’audace à le baptiser NFIPA, ce qui signifie Nouvelle-France IPA. Une autre levure pour les bières de type saison a aussi été développée afin d’éviter une refermentation en bouteille, chose qui n’est pas rare pour ce type de brassage.
« On est rendu une référence au Québec dans ce qu’on fait. En dehors de nos produits, on est spécialisé dans le contrôle qualité et le diagnostic en usine chez nos clients. On a aussi réécrit complètement le guide-qualité de l’Association des microbrasseries du Québec il y a de ça quelques années. »
Nouveaux marchés
L’investissement de 1,4 M$, dont 75 % concernent essentiellement l’achat de nouveaux équipements, permet à l’entreprise de passer de la parole aux actes, elle qui cherche depuis quelques années à développer son marché hors Québec. « Maintenant, on va pouvoir démarcher activement », déclare Maxime Clément.
Cet investissement majeur a été rendu possible par l’apport financier de Développement économique Canada pour les régions du Québec, du Fonds d’investissements Côte-du-Sud, du MAPAQ, de la SADC du Kamouraska, de la MRC de Kamouraska, et celui d’un nouvel investisseur en la personne de Rémi Faucher. Louis-Philippe F. Simard à la direction des opérations, Gérald Bourdaudhui à titre de directeur scientifique, et Jean-Pierre Tirman au développement des affaires complètent l’équipe de direction et d’actionnaires de l’entreprise.