Le naufrage du Rob Roy en face de L’Islet en 1827

Le 30 avril 1827, c’est la catastrophe. Un grand voilier irlandais, le Rob Roy, s’échoue en face de L’Islet. La tragédie provoquée par une violente tempête entraîne dans la mort 19 enfants et 5 adultes. 


 À cette époque, plusieurs navires transportant des immigrants irlandais sillonnent le Saint-Laurent jusqu’à Québec. Parti de Belfast 24 jours auparavant avec 151 passagers et des marchandises, le brick Rob Roy traverse l’Atlantique Nord sans problème. À 11 h le soir, lorsqu’il arrive à la hauteur des rochers nommés les Piliers, le navire est poussé par de grands vents vers des récifs qui brisent alors sa coque. Durant la tourmente, plusieurs personnes tombent à l’eau. Le lendemain, on retrouva l’épave sur les battures près de l’embouchure de la rivière Trois-Saumons.

Plusieurs enfants

Ayant survécu à la tragédie, David Herbison (1800-1880) découvrit parmi les victimes, les corps de sa belle-sœur et de plusieurs enfants. Une tradition veut que deux jeunes filles de cultivateurs de L’Islet aient au péril de leur vie aidé cet homme et d’autres personnes à gagner la côte. Reconnu plus tard comme l’un des poètes ruraux de l’Irlande du Nord, Herbison raconte dans ses écrits qu’il aurait aimé connaître les noms de famille des jeunes filles qui l’avaient aidé lui et ses compagnons de voyage.

Sans pierre tombale

Au lendemain de cette tragédie, les corps furent placés en chapelle ardente dans deux maisons du village de L’Islet. De confession catholique, William Nugent fut inhumé dans le cimetière catholique de L’Islet. Les autres, dans le cimetière protestant de L’Islet. Aujourd’hui, aucune épitaphe ni pierre tombale ne rappelle la mémoire des victimes de ce naufrage qui aurait pu être évité. En effet, un mois plus tard, le pilote du navire, William Smith, était blâmé pour avoir négligé les ordres de son capitaine. Dans ses écrits, Herbison raconte que le pilote était ivre mort. Le Musée maritime du Québec à L’Islet possède des objets ayant appartenu au Rob Roy.