L’année 1948 a été marquante dans la région. Deux églises de la Côte-du-Sud furent la proie des flammes. Celle de Sainte-Anne-de-la-Pocatière brûla le 2 avril et celle de Saint-Thomas à Montmagny le 31 octobre.
Les habitants des deux villes ont assisté, sans voix et impuissants, à ces deux tragédies, malgré le travail acharné de leurs pompiers. La disparition de ces deux monuments a bouleversé la population régionale.
Lorsqu’elles dominaient le paysage, on ne pouvait ignorer leurs ressemblances avec leurs deux clochers imposants en façade. Une signature apparait dans les contrats de construction et de rénovation de ces deux temples, celle de Pierre Lévesque (1880-1955).
Natif de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, celui-ci s’associe à l’architecte David Ouellet de 1902 à 1915 et dans les années suivantes, il réalise seul et avec l’architecte Gérard Venne les plans de plusieurs bâtiments religieux au Québec.
Rappelons que l’église de Sainte-Anne-de-la-Pocatière avait été construite en 1918, à la suite de l’incendie de la cinquième église de la paroisse. Elle fut remplacée en 1950 par un bâtiment que l’on appelait crypte et sur lequel fut érigée une église plus moderne en 1970.
L’église de la paroisse Saint-Thomas était la quatrième à être construite dans cette municipalité, la première et la deuxième étaient situées à la pointe à Lacaille, près du fleuve, à environ quatre kilomètres à l’ouest de l’actuelle église. En plus de l’ajout des deux tours en 1922 sur la troisième église, de nombreux travaux de restauration et d’agrandissement furent entrepris à l’intérieur. L’incendie de celle-ci, en 1948, a déclenché une réflexion sur l’organisation paroissiale à Montmagny. De fait, on assiste à la création de la paroisse Saint-Mathieu en décembre 1948. Quant à l’actuelle église de Saint-Thomas, elle sera construite en 1950, sous la direction de l’architecte Albert Leclerc de L’Islet.