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Le Trait d’Union un phare dans le brouillard dans la dignité et le respect

MONTMAGNY – Même les géants peuvent un jour avoir des pieds d’argile et glisser. Nul n’est à l’abri des problèmes de santé mentale. Peu importe l’âge ou le statut social, le monde dans lequel on vit nous expose à des tensions. Stress, surmenage, problèmes familiaux, solitude, ou autres, peuvent déstabiliser une vie. Saviez-vous qu’un Canadien sur cinq développera un problème de santé mentale dans sa vie? Voilà déjà une bonne raison d’exister pour le Trait d’Union.

L’organisme communautaire, qui a fêté ses 20 ans cette année, a été fondé pour venir en aide à quiconque est affecté par une problématique de santé mentale. C’est un « groupe d’entraide » destiné à accompagner les gens et à les soutenir dans leurs démarches d’intégration sociale. La tranche d’âge la plus représentée est celle des 36 – 65 ans, mais les jeunes sont de plus en plus présents, bien qu’ils soient plus difficiles à aller chercher. Pour cela, le Trait d’Union a accentué sa collaboration, entre autres, avec le Centre jeunesse emploi (CJE).

Chaque personne est accueillie telle qu’elle est, sans à priori ou normes très restrictives. L’on est parfois référé par des organismes du secteur de la santé et des services sociaux, mais la grande majorité des gens viennent d’eux-mêmes, et la décision de participer aux activités est volontaire. « Les gens qui viennent ici ont déjà le désir de reprendre leur vie en main. Ils en sont rendus à l’étape de l’acceptation de leur problème et ils veulent se rétablir. Ça c’est très important », de souligner en entrevue la semaine dernière, Mme Suzie Jean, directrice générale depuis 13 ans.

« Nous, ici, on ne travaille pas avec ‘des maladies’, mais avec des personnes. On ne leur pose même pas de questions là-dessus », d’ajouter la directrice. Bien entendu, les intervenants – intervenantes plutôt, elles sont cinq – ont toutes des formations en technique de service social, en éducation spécialisée et l’une, universitaire, en orientation. Elles peuvent intervenir dans l’éventualité d’une crise, mais elles adhèrent à la philosophie du Trait d’Union qui est de mettre la personne à l’avant-plan, dans un cheminement d’accompagnement, de régénération de sa santé mentale et de socialisation. Toutefois, si un état de crise est constaté, on pourra référer à des organismes du système de la santé et des services sociaux.

« Ici, ajoute-t-elle, c’est social. Nous donnons des formations. Tous les moyens que l’on utilise visent les habiletés sociales, le travail d’équipe, la collaboration. Il faut arriver à des résultats ensemble. Ce sont des moyens et l’objectif est de faire cheminer les gens vers la réinsertion dans la société. » On encourage les participants à prendre conscience de leurs forces, puisque, généralement, ils se trouvent en état de dévalorisation. Cela se fait grâce à un accompagnement quotidien.

Une caractéristique importante qui différencie Le Trait d’Union du réseau officiel, c’est qu’il est beaucoup plus flexible. La personne est au cœur des interventions, mais elle doit aussi, selon ses capacités et ses goûts, participer aux activités de cette communauté – aussi appelée « milieu de vie » – dont on fait partie à titre de membre.

L’organisme travaille aussi en collaboration avec le réseau (CSSS, CLSC ou autre), « mais, de mentionner la directrice, nous sommes une alternative au réseau institutionnel. Les priorités sont celles de nos membres. » C’est d’ailleurs toujours en concertation avec eux que sont déterminées les actions qui seront mises de l’avant. Notons que l’efficacité du Trait d’Union a fait en sorte que le réseau gouvernemental reconnait maintenant la pertinence de ses pratiques.

Être membre

Il est obligatoire d’être membre pour être admis au sein du milieu de vie. Bien sûr la cotisation est minime, puisque la plupart du temps les gens sont démunis. En ce moment, il y a quelque 75 membres actifs. Des sympathisants à la cause sont également admis et même impliqués au CA, dans une certaine proportion. Ils peuvent participer à des activités régulières et faire du bénévolat. 

Activités et ateliers

Le Trait d’union offre un nombre impressionnant d’activités et d’ateliers à ses membres. Ceux-ci peuvent d’ailleurs décider d’en créer selon leurs besoins. Le cœur de tout cela est l’entraide.

L’on trouve des activités d’expression et de création, d’autres de développement personnel, de connaissance de soi, de gestion du stress, des comités de vie démocratique et même des occupations sportives.

Des événements spéciaux, comme le dîner de Noël, la cabane à sucre, la cueillette des pommes, une sortie à Imax, au Carnaval de Québec, et plusieurs autres, sont au programme.

Emploi

Le volet d’intégration à l’emploi est important. Retrouver son autonomie est primordial. L’on offre un service de développement et de maintien à l’emploi (SDME). « C’est l’un de nos gros volets d’activité », de mentionner Mme Jean. Un suivi est effectué, tant avec les participants, que les employeurs.

De plus, un nouveau programme appelé « Vision emploi » sera lancé en février. « Nous irons cogner aux portes des entreprises de la région pour leur offrir de la main-d’œuvre », ajoute-t-elle. Les employeurs pourront bénéficier de subventions.

Cuisinart

Voilà une réalisation dont l’équipe est particulièrement fière. Cuisinart offre de vivre, sur place, une expérience de travail tout en permettant à des membres de se nourrir adéquatement à bon coût, puisqu’ils peuvent acheter les produits. Il s’agit d’une « mini-entreprise » qui fait travailler trois personnes en ce moment.

Logement

Il y a aussi la grande maison Rotary. Là, on offre, 10 logis subventionnés avec soutien communautaire, pour une durée variable, et une chambre dite « de dépannage » pour des séjours plus courts (max. 30 jours), avec encadrement du CSSS de Montmagny-L’Islet.

Le Trait d’union dessert principalement la MRC de Montmagny. Un point de service se trouve à Saint-Fabien-de-Panet. L’organisme intervient également dans le secteur de l’insertion en emploi dans la MRC de L’Islet.

Pour plus d’informations, on peut passer à la maison du Trait d’Union, au 64, rue Saint-Jean-Baptiste Est, appeler au 418 248-4948 ou consulter le site www.traitdunionmontmagny.com.