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Léo Bureau Blouin parle migration des jeunes

MONTMAGNY — Le député de Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin, aussi adjoint à la première ministre Pauline Marois en matière de dossiers jeunesse, était de passage à Montmagny le 1er octobre, dans le cadre du 10e Congrès national sur la migration des jeunes qui avait lieu à l’Hôtel L’Oiselière. Dans une entrevue impromptue, il a livré quelques réflexions. Il souhaite, entre autres, déposer un livre blanc, ébauche d’une nouvelle politique québécoise de la jeunesse, à la fin de la session parlementaire.

Mentionnons que le député et deux de ses collègues participent depuis le mois de mai à une tournée des régions, dont l’objectif est de consulter les jeunes, des intervenants et des partenaires jeunesse, afin d’identifier les problèmes, les enjeux et les actions devant figurer dans la nouvelle Politique québécoise de la jeunesse.

Dans le cadre de ses fonctions, M. Bureau-Blouin travaille en ce moment avec le Secrétariat à la jeunesse du Québec au renouvèlement de la Politique. Celle-ci oriente les actions gouvernementales pour les jeunes de moins de 35 ans. La démarche s’inscrit dans la « Stratégie Action jeunesse 2009-2014 », répartie en « six défis » que sont l’éducation, l’emploi, l’entrepreneuriat, la santé, les régions, la diversité et l’environnement.

« En dessous de cette politique-là, il y a des plans d’action. Et c’est dans le cadre de ces plans que le gouvernement soutien notamment Place aux jeunes en région à hauteur de 3,5 M$, depuis plusieurs années [20 ans]. » Dans le cadre du renouvèlement de cette politique datant du début des années 2000, « vous comprendrez que l’occupation du territoire, la mobilité régionale des jeunes, ça nous concerne beaucoup et on se rend aussi compte que la façon dont les jeunes perçoivent les différentes régions du Québec a changé. »

Mobilité

Mais lorsqu’on parle de « mobilité », n’y a-t-il pas là un paradoxe? Comment la mobilité peut pallier au fait que les régions se vident de leur jeunesse? « Il y a 20 ans, de dire M. Bureau-Blouin, des organismes comme Place aux jeunes ont été créés parce qu’on constatait un exode des jeunes vers les grands centres urbains. Cela s’explique notamment par les lieux de formations.

À l’époque ce qu’on essayait de faire, c’était de ramener le jeune de la Gaspésie en Gaspésie; du Saguenay, au Saguenay. Mais on s’est rendu compte que c’était un peu contre nature. Les jeunes ont le goût de se déplacer sur le territoire, mais pas nécessairement de revenir dans leur région à eux. Parfois ça peut être dans une autre région. »

Selon lui, c’est ce qui fait que Place aux jeunes, tout autant que le gouvernement, a fait évoluer son action. À son sens, « le phénomène qui est nouveau depuis quelques années, c’est qu’il y a plusieurs MRC à travers le Québec qui ont des soldes migratoires nuls, voire positifs. » Prenant en exemple le Saguenay, il mentionne que cette région a accueilli autant de jeunes qu’elle en a perdu.

Il semble que la qualité de vie que l’on trouve en région motiverait des jeunes à rester, à y venir, ou à revenir. C’est d’ailleurs là que peuvent se « positionner » les régions, a-t-il laissé entendre.

Travail-famille

Comme il l’avait mentionné ailleurs, il s’est dit « surpris » de constater à quel point la conciliation travail-famille est une priorité pour un grand nombre de jeunes Québécois en âge de travailler. « Ça revient partout », a-t-il lancé. D’ailleurs, M. Bureau-Blouin a déjà soutenu que le gouvernement du Québec pourrait encourager les entreprises qui aspireraient à mettre de l’avant des horaires plus flexibles, afin de favoriser une harmonisation du travail et de la famille. Il a mentionné que des régions comme Montmagny ou Kamouraska peuvent offrir aux jeunes ce mode de vie qu’ils recherchent. C’est un facteur important sur lequel le gouvernement entend travailler, selon lui.

Orientation scolaire

« Nous voulons aussi trouver une façon de favoriser la participation citoyenne dans les établissements scolaires. Et aussi trouver des projets qui pourraient interpeler les élèves pour les garder dans les écoles. Puis, évidemment, la question de l’orientation scolaire qui revient beaucoup. On veut offrir à ceux qui le désirent plus de soutien pour formuler un choix de carrière. » L’enseignement de l’histoire régionale pourrait aussi faire partie des éléments de rétention.

Une autre préoccupation concerne la découverte du territoire québécois, afin que les jeunes sachent tout autant ce qui se passe en ville qu’en région, ce qui pourrait contribuer à ouvrir des horizons. Un rôle capital de Place aux jeunes est d’ailleurs « d’offrir aux jeunes en fonction de leurs profils, de leurs diplômes ou de leurs goûts, un emploi de qualité. » Il soutient que plus le jeune est informé, plus les préjugés concernant le fait que certaines régions soient plus défavorisées que d’autres en matière d’emplois de qualité tombent.

Aussi, les séjours exploratoires des régions sont très populaires. « Place aux jeunes, de dire Léo Bureau-Blouin, ce sont 1 000 migrations réussies chaque année », soit quelque 20 000 jeunes, depuis 20 ans qu’existe cet organisme, qui sont passés d’une grande ville à une région du Québec. »